Par Association FUSO

Extrait du livre  100 idées pour accompagner un élève dys équipé d’un cartable numérique

Il est assez fréquent d’entendre « X peut écrire bien s’il le veut » ou encore « je le fais écrire, car il faut bien qu’il s’entraîne ». Ces phrases malheureusement trop courantes montrent à quel point les difficultés des jeunes ayant des troubles de l’apprentissage et/ou de l’attention sont encore méconnues.

Il faut bien comprendre que lorsque le diagnostic a été posé, cela signifie que le jeune a déjà parcouru un long chemin fait
de rendez-vous chez les divers professionnels paramédicaux et médicaux. Et que l’écart entre les performances de ce jeune et ses pairs (de même âge ou de même niveau scolaire) est tel que le diagnostic a pu être posé… Ainsi, même si le terme de « suivis rééducatifs » est employé, cela ne signifie pas que le trouble est rééducable au point de disparaître.

Le trouble entrave ce jeune pour le reste de ses apprentissages, car souvent présent pour des activités « basales » utilisées comme support d’apprentissage : lecture, écriture, manipulation d’outils…

Chaque fois que le domaine concerné sera sollicité, ce jeune devra mobiliser beaucoup d’énergie et d’attention pour effectuer l’activité, ce au détriment du réel objectif de la leçon ou de l’exercice. Et au détriment de ses ressources attentionnelles globales… il risque donc au fil de la journée de décrocher voire de perturber la classe.

Si l’équipe enseignante considère que ce jeune doit s’entraîner (à lire, à écrire…) pour s’améliorer, alors ce jeune prendra petit à petit du retard dans ses apprentissages. La rééducation, s’il doit en avoir une, ne se fait pas en classe.

Cependant, il existe beaucoup (trop) de jeunes qui ne sont pas – encore – diagnostiqués… soit par absence de démarche familiale, soit, car ils sont encore trop jeunes (il faut en effet que la compétence soit suffisamment entraînée pour qu’elle puisse
être évaluée) ou encore que leurs difficultés sont « limites » et que l’on attend de voir si certaines rééducations peuvent porter leurs fruits. Cela ne diminue pas leurs difficultés… Il faut alors se mettre en relation avec les professionnels paramédicaux qui sauront vous guider et indiquer les aménagements nécessaires au jeune en question… même sans diagnostic les difficultés peuvent être importantes. Et pour des jeunes qui n’ont pas vu de professionnels, un entretien avec les parents pour leur indiquer ce que vous pouvez observer en classe les incitera peut-être à aider leur enfant.

Car en ce qui concerne les troubles des apprentissages, vous êtes, devez, ou pouvez être de salutaires lanceurs d’alerte. Une dernière chose que les parents « dys » d’enfants « dys » vivent : avec la maturité, les politiques naturelles de compensation de handicap se mettent en place, instinctivement ou naturellement. Les difficultés semblent donc moindres. Elles ne le sont pas. Elles sont juste mieux compensées.