Par Doris Perrodin Roberta Poulin et Olivier Revol

Extrait du livre 100 idées pour accompagner les enfants à haut potentiel

Un parent rassuré est un parent rassurant, et si tous les enfants ont besoin de se sentir entourés de personnes rassurantes, qui leur offrent un sentiment de sécurité, un enfant HP en a sans doute encore plus besoin que les autres.

Leur étonnante lucidité sur la vie et le monde dans lequel nous vivons peut malheureusement leur jouer des tours. C’est ce que Jean-Charles Terrassier, le psychologue pionnier du surdouement en France, a mis en lumière en décrivant les « dyssynchronies » des enfants surdoués.

C’est-à-dire qu’un enfant à haut potentiel non seulement se positionne sur des échelles de compréhension, d’interprétations et de questionnements radicalement différentes d’un enfant dans la norme, comme nous l’avons vu dans l’idée précédente, mais qu’il est également en décalage sur d’autres plans. Ces disparités sont d’autant plus
difficiles à vivre pour lui que, du fait de sa grande acuité, il en a la plupart du temps pleinement conscience et qu’il se sent évidemment impuissant face à ce problème.

Un enfant HP de 10 ans peut ainsi avoir un développement cognitif de 14 ans, les besoins affectifs d’un enfant de 8 ans et un développement psychomoteur d’un petit enfant de 6 ans. Comme on peut s’en douter, cette amplitude hors du commun occasionne quelques gênes dans le corps et dans la tête de l’enfant qui perçoit très bien tout cela.

Ainsi, les enfants HP ne sont pas toujours armés sur le plan émotionnel à gérer certains aspects de leurs prises de conscience induites par leur développement intellectuel, comme par exemple tout ce qui, dès le plus jeune âge, va découler de leurs interrogations et réflexions sur la mort.

Mais pour pouvoir être rassurant en tant qu’adulte, il faut soi-même avoir eu l’opportunité de comprendre le pourquoi de ces peurs, de ces questions, de ces demandes perpétuelles des enfants HP d’être apaisés. C’est la raison pour laquelle il est capital d’être informé et de prendre en considération comme il se doit l’existence de ces dyssynchronies.

S’il ne faut pas confondre rassurer et surprotéger, nous pouvons en tous cas être à l’écoute des inquiétudes et des peurs rencontrées, sans les sous-estimer et encore moins, les ignorer !

 

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