par Odile Klinger-Delarge

Extrait du livre 100 idées pour accompagner les enfants déficients intellectuels

La motivation est également étroitement liée au sens que l’élève peut accorder à sa scolarité. Il est souvent difficile pour les élèves présentant des troubles de l’efficience intellectuelle de se projeter dans l’avenir et de comprendre l’intérêt de certains apprentissages. Parfois, ils ne perçoivent que le sens immédiat de l’activité. C’est pourquoi il est préférable de développer les compétences recherchées au sein de projets permettant aux élèves d’envisager une finalité plus ou moins concrète qui constituera pour eux un but à atteindre. Pour permettre l’investissement de l’élève, un projet doit :

• respecter son âge et ses centres d’intérêt. Lorsqu’on s’adresse à des adolescents déficients intellectuels, il est important que le projet prenne une forme adaptée : contenus, supports, finalités, même si les compétences visées ne correspondent pas à celles travaillées avec des jeunes de leur âge.

• se dérouler dans un temps limité, annoncé et adapté aux possibilités de l’élève. Sa capacité à s’investir longtemps dans un projet est souvent réduite alors qu’il lui faut plus de temps pour le réaliser. Le projet, bien qu’ambitieux, doit être bien adapté du point de vue de sa faisabilité.

• lui permettre de faire des choix. Pour tout élève, le sentiment de liberté dans ses apprentissages est un facteur positif d’investissement. Cette liberté – somme toute relative – prend forme dans le respect des procédures et des stratégies individuelles et dans la distance mise par l’enseignant par rapport à un modèle unique d’apprentissage.

• aboutir à une finalité clairement énoncée et évaluable. Le projet fait l’objet d’un rétro-planning élaboré avec les élèves faisant apparaître les différentes étapes de sa réalisation et les critères qui permettront d’évaluer sa réussite.

• permettre à l’élève d’évaluer la progression de ses apprentissages au cours ou à la fin du projet. La mise en exergue des progrès de l’enfant relève souvent de l’enseignant, l’élève n’étant pas toujours en mesure de s’en apercevoir. Chaque évolution dans les connaissances ou les attitudes doit faire l’objet d’une verbalisation, d’une trace, par exemple dans un cahier de progrès ou un livret d’évaluation.