Par France Alzheimer
Extrait du livre 100 idées pour accompagner une personne malade d’Alzheimer
Même s’il n’existe, pour l’heure, aucun traitement curatif de la maladie d’Alzheimer, les médecins disposent toutefois de thérapies médicamenteuses qui ont une action symptomatique, c’est-à-dire qu’elles peuvent ralentir pendant quelques mois l’évolution des troubles. Il est donc primordial de pouvoir poser rapidement un diagnostic afin de mettre en place un
plan d’aide adapté (traitement médicamenteux, prise en charge orthophonique, hôpital de jour, etc.), pour un accompagnement efficace qui aura des conséquences directes sur la qualité de vie et le bien-être de la personne. Poser rapidement un diagnostic, c’est aussi permettre à l’entourage de mieux comprendre les difficultés de la personne malade et de trouver les adaptations nécessaires pour mieux l’accompagner.
La tâche est certes loin d’être aisée quand il s’agit de convaincre un proche d’aller consulter, d’autant que l’apparition des premiers symptômes de la maladie d’Alzheimer s’accompagne rarement d’une plainte de la personne elle-même. De ce fait, l’entourage, s’il s’interroge, voire s’alarme, devant le comportement inhabituel d’un proche malade, peut se heurter à son opposition et à son refus. Celui-ci, avec plus ou moin d’habileté, va cacher les difficultés qu’il rencontre en recourant à diverses attitudes de défense : le déplacement de la problématique (« Ce qui me préoccupe, ce sont mes jambes qui ne me portent plus comme avant »), la dénégation (« Je n’ai aucun problème »), la banalisation (« À mon âge, c’est normal de ne plus se souvenir précisément de tout ») ou la projection agressive (« C’est la faute de mon entourage qui fait tout pour me priver de mes moyens »).
Dès lors, il convient de ne pas chercher à se confronter à la personne. Vouloir la convaincre à tout prix n’est assurément pas la solution. Devant une réalité difficile à admettre, il est d’abord indispensable d’identifier le proche le mieux placé pour en avec la personne. Avant toute démarche d’incitation, il faut se poser cette question : comment évoquer de la manière la moins douloureuse et la plus réaliste possible la possibilité de la maladie et l’intérêt d’une consultation ?
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