Par France Alzheimer

Extrait de l’ouvrage 100 idées pour accompagner une personne malade d’Alzheimer.

Si nous ne pouvons pas parler de prévention primaire « totale » – c’est-à-dire des facteurs qui permettraient d’éviter la survenue de la maladie –, il est néanmoins possible d’en retarder ou d’en ralentir l’apparition des symptômes.

Plusieurs études scientifiques et épidémiologiques ont montré l’intérêt du « régime méditerranéen » et la pratique d’une activité physique et intellectuelle régulière. Compte tenu de l’impact du mode de vie sur la survenue de la maladie d’Alzheimer, l’International Conference on Nutrition and the Brain a proposé une conduite alimentaire à tenir pour diminuer le plus possible le risque de développer une maladie d’Alzheimer :

1. Diminuer l’apport en acides gras saturés.

2. Consommer des fruits, des légumes, des légumineuses et des céréales complètes.

3. Recevoir des apports suffisants en vitamine E et en vitamine B12 qui doivent provenir de l’alimentation plutôt que de compléments ou substituts alimentaires.

4. Éviter les compléments vitaminés contenant du fer et du cuivre. Ne prendre une supplémentation en fer qu’en cas de nécessité médicale.

5. Faire 40 minutes d’activité physique trois fois par semaine.

En résumé, l’alimentation doit donc être équilibrée et respecter les règles du Programme national nutrition santé : « Évitez de manger trop gras, trop sucré, trop salé » ; « Mangez au moins cinq fruits et légumes par jour » ; « Pratiquez une activité physique régulière » et « Évitez de grignoter entre les repas ».

Par ailleurs, le contrôle des facteurs de risque constitue en soi une prévention. Ainsi, une bonne prise en charge des maladies vasculaires préserve les neurones. Il existe en outre une possibilité de retarder l’apparition des symptômes de la maladie d’Alzheimer : l’entraînement cérébral. La mémoire ne s’use que si l’on ne s’en sert pas. La plasticité neuronale acquise par l’entraînement à certaines activités – « jeux sérieux » : mots croisés, jeux de cartes, calcul mental, etc. – permet donc de retarder la survenue des
manifestations cliniques. La stimulation intellectuelle, cognitive et sociale dès l’enfance et tout au long de la vie doit donc être encouragée à travers des apprentissages variés qui mobilisent de nombreuses capacités cognitives, comme le jardinage ou le bricolage.

Cependant cette mobilisation ne sera efficace que si elle est accompagnée d’une vie relationnelle riche faite d’échanges, de débats avec d’autres personnes. Il est ainsi important de lutter contre l’isolement social. À ce titre, la surdité doit par exemple être dépistée très tôt, car l’isolement social qu’elle entraîne peut accélérer le processus de dégénérescence. De même, la dépression du sujet âgé, souvent négligée, devra être traitée.