Par René Pry

Extrait du livre 100 idées pour accompagner un enfant avec autisme

Une des conditions nécessaires pour poser le diagnostic d’autisme est l’observation d’anomalies du développement avant l’âge de 3 ans, mais le diagnostic peut être évoqué dans tous les groupes d’âge après cette époque. Par ailleurs, il existe actuellement un consensus dans la communauté scientifique internationale pour dire que ce trouble est précoce (neuro-développemental), sous forte pression génétique, et que pourtant il est très difficile aujourd’hui de faire un diagnostic fiable avant 24 mois, et encore dans les formes de début les plus prématurées. Il faut donc faire l’hypothèse que le trouble est présent précocement mais que son expression comportementale la plus achevée est de fait assez tardive.

Dans la mesure où cette expression intéresse essentiellement la communication et la socialisation, une première hypothèse consiste à dire qu’il est naturel de constater que des anomalies importantes de ces deux fonctions sont repérées assez tard. En effet, il faut pouvoir déterminer si les premiers signes ne relèveraient pas d’un simple retard. C’est d’ailleurs ce que beaucoup de médecins disent aux parents, « Cela passera ». Le problème est que cela « ne passe pas » toujours.

La seconde hypothèse consiste à imaginer que les premiers signes sont probablement présents dans certaines formes dès l’âge de 6 mois, mais que les comportements correspondants à la définition actuelle du trouble ne seront présents que bien plus tard. En l’absence de marqueurs génétiques et biologiques fiables, l’expression des comportements reste sous l’influence du développement et de l’environnement. On notera encore que pour le formes d’autisme les plus légères, et pour les formes atypiques, le diagnostic peut être beaucoup plus tardif : à l’adolescence, voire au début de l’âge adulte

 

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