Par Gwendoline Janot et Juliette Lequinio

Extrait du livre 100 idées pour développer l’autonomie des enfants grâce à l’ergothérapie

À la suite de l’évaluation en ergothérapie, une intervention vous sera proposée si elle est nécessaire.

Les méthodes d’intervention sont nombreuses et dépendent de l’approche choisie par le professionnel, de son expérience et de ses formations continues. Anne G. Fisher, ergothérapeute et chercheuse canadienne, a classé les différents moyens d’intervention en 6 catégories, après avoir interrogé des ergothérapeutes à travers le monde :

Les activités préparatoires : ce sont les activités qui permettent de se préparer pour la séance. Elles ont pour but d’améliorer les fonctions sensori-motrices. L’enfant n’est pas à l’initiative des activités, lorsqu’il reçoit le soin.

Exemples : utilisation de stimulations vestibulaires pour élever le niveau d’éveil, récupérer des perles dans la pâte à modeler…

Les exercices d’un programme préétabli : ce sont des gestes appris et répétés par l’enfant qu’il réalise régulièrement pendant les séances ou à la maison. Ils tendent également à agir sur les déficits par le biais d’activités ou de programmes mis en place par l’ergothérapeute, et dont l’application ne nécessite pas de connaissances préalables. L’objectif est de développer, maintenir ou restaurer des fonctions sensori-motrices.

Exemples : programme d’exercices, rééducation motrice et des coordinations, intégration neuro-sensorielle (approche thérapeutique basée sur des stimulations sensorielles choisies et régulières pour aider à la régulation et au développement de compétences de l’enfant)…

La simulation des activités : l’ergothérapeute recrée une situation proche de l’Occupation sur laquelle l’enfant souhaite travailler.

Exemples : couper de la pâte à modeler avec un couteau et une fourchette, faire semblant de manger, ou encore boutonner le gilet d’une poupée.

La restauration de l’Occupation : l’ergothérapeute utilise les activités choisies par l’enfant, mais en se focalisant sur les déficits ou les capacités sensori-motrices. L’activité devient ainsi le moyen et le but de l’intervention en se focalisant sur les facteurs personnels.

Exemples : faire une construction en Legos® pour améliorer la motricité fine, utiliser un jeu de société pour améliorer la résolution de problèmes, pratiquer le football pour développer les coordinations…

L’acquisition de compétences : le but est de réapprendre, développer ou maintenir des actions efficaces afin que l’enfant puisse réaliser ses Occupations d’une façon normale pour son âge, son genre et sa culture. L’ergothérapeute se focalise alors sur l’Occupation en elle-même et non sur les compétences sous-jacentes. Elle permet à l’enfant, en découpant l’activité en étapes par exemple, d’acquérir de nouvelles compétences et d’atteindre la participation dont il est capable.

Exemple : lors d’une séance pour apprendre à nouer ses lacets, l’ergothérapeute va accompagner l’enfant et aider à inventer sa propre histoire pour mémoriser le geste et s’entraîner sur ses différentes paires de chaussures. On retrouve ici l’approche CO-OP (Cognitive Orientation to Daily Occupational Performance), approche rééducative basée sur l’Occupation dans le but d’améliorer la performance occupationnelle.

L’adaptation : l’accent est mis sur la compensation directe de l’activité. La mise en place de compensation intervient lorsqu’il n’est pas réaliste d’envisager que l’enfant puisse atteindre son objectif malgré les précédentes interventions ou que les résultats escomptés ne sont pas atteints.

Exemples : mise en place d’un outil de communication, table adaptée pour y accéder en fauteuil roulant, ordinateur pour pallier l’écriture manuscrite…

Photo by NEOSiAM 2020 from Pexels