Par Isabelle Causse-Mergui & Josiane Hélayel

Extrait du livre 100 idées+ pour aider les élèves « dyscalculiques »

Zoé et Max rangent les aliments : ils mettent les bocaux sur une étagère, puis les paquets de sucre brun et de sucre blanc sur une autre. Quand Zoé s’apprête à ranger le paquet de farine avec les bocaux, son frère lui demande de les mettre avec les paquets. Il trouve ça plus logique. Max poursuit un classement cohérent avec celui qu’il a débuté. Dans le langage courant le mot « logique » désigne l’existence d’une loi dont « on aurait pu déduire que… ».

Dans le langage mathématique, il s’agit d’une suite de raisonnements qui vérifient le principe du tiers exclu (un objet existe ou non, sans autre possibilité) et le principe de non contradiction (on ne peut affirmer vraie et fausse la même chose).

La logique demande une expérimentation individuelle sur le monde. La maison est un endroit idéal pour dire comment on pense qu’on pense. Les enfants clarifient et renforcent leurs raisonnements en parlant de leurs stratégies. À l’école, l’enseignant n’a pas le temps  d’écouter chacun donner ses arguments.

Cette verbalisation est importante, car souvent un enfant sait résoudre un problème facile, mais il échoue à résoudre un problème semblable posé avec des nombres plus alambiqués. En parlant de sa procédure, l’enfant en prend conscience et peut la transférer, la généraliser. Si on ne passe pas par les mots, le concept ne se conservera pas : le mot représente la classe des objets. Et l’enfant apprend que devant une difficulté intellectuelle, il peut agir.

Si un enfant n’a pas l’esprit logique ? Un mythe très destructeur consiste à dire qu’il n’est pas équipé pour cela. Bien sûr, on ne peut pas tous découvrir les formules physiques permettant de décrire le mouvement des planètes, mais on est tous capables d’avoir du plaisir à faire les maths du collège. Veillons à ne pas exclure nos enfants de raisonnements sous prétexte que ceux-ci seraient trop durs.

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