Par Nathalie Oubrayrie-Roussel et Émeline Bardou

Extrait du livre 100+ idées pour comprendre et préserver l’estime de soi

La diversité des recherches développées en psychologie sur l’estime de soi est le reflet de la diversité des approches théoriques (développementale, sociale, cognitive, psychanalytique…) sur le développement de la représentation de soi et de l’image de soi chez l’enfant et l’adolescent.

L’image de soi est l’ensemble des idées, des caractéristiques qu’un individu a sur lui-même (rôle, traits de caractères…) attribuées de façon plus ou moins consciente et intégrées progressivement comme une partie essentielle du Moi. Elle se distingue de l’image sociale, qui correspond à la manière dont l’individu pense être perçu par les autres. Sous l’impulsion des progrès de la pensée réflexive, l’adolescent forme ainsi une image cohérente, stable et affinée de lui-même en organisant et hiérarchisant les différentes images de soi. Les perceptions que l’individu a de lui-même et qui définissent les images de soi résultent d’une élaboration subjective englobant des aspects à la fois personnels et sociaux. L’accumulation et la hiérarchisation progressive de ces différentes images de soi sont le point de départ de l’émergence de la représentation de soi. Construites comme un ensemble de valeurs1, les images de soi sont des éléments concrets d’élaboration identitaire orientant les prises de position et de rôles dans les interactions.

La représentation de soi est l’image qu’un individu a de lui-même : elle renvoie à l’ensemble des attitudes, sentiments et connaissances relatives à ses aptitudes, à ses habiletés, à son apparence, et à la manière dont il est accepté socialement. Elle découle de l’organisation de ces images en un tout plus intégral et ordonné.

À la différence de l’image de soi, la représentation de soi implique donc un effort d’élaboration plus approfondi pour exprimer verbalement la connaissance que le sujet a de lui-même, de ses traits de caractère ou de personnalité, ses sentiments, besoins, désirs.

Ces représentations vont ensuite s’organiser en une vision plus globale et mature : grâce aux progrès de son développement cognitif, mais aussi à travers ses expériences et ses acquisitions plus ou moins précoces liées à son environnement et aux personnes significatives qui l’entourent (reconnaissance, imitation, identification, comparaisons, expériences d’apprentissage), l’enfant va acquérir un niveau de symbolisation et d’abstraction suffisant pour lui permettre de relier et de généraliser les représentations de lui-même au sein d’un système plus cohérent : le concept de soi.

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