Par Dorothée Leunen
Extrait du livre 100 idées pour accompagner un enfant avec épilepsie
Le cerveau humain est une incroyable machine qui permet de penser, de parler, de marcher, de ressentir ou même, pour certains d’entre nous, d’aller dans l’espace ! Ses capacités extraordinaires sont assurées par une architecture extrêmement complexe, qui se construit dès la vie embryonnaire. À la naissance, le cerveau est encore un organe immature, bien que possédant un patrimoine inné d’aptitudes. Plus d’une centaine de milliards de cellules, appelées neurones, constituent le cerveau de l’enfant qui vient au monde, soit presque autant qu’il y a d’étoiles dans la Voie lactée. Au début de la vie, ces neurones sont peu connectés entre eux et il faudra le développement de milliers de milliards de points de contact (appelés synapses) pour que des réseaux se forment. C’est au cours de la croissance de l’enfant, sous l’influence conjointe de facteurs génétiques et des multiples expériences qu’il va vivre, que se feront ces transformations. Toutefois, à la manière d’un jardinier qui couperait les branches folles d’un arbre pour en privilégier les plus belles ramifications, le cerveau élimine rapidement les synapses qui ne sont pas assez efficaces pour son bon fonctionnement. Plus de la moitié d’entre elles vont ainsi disparaître avant l’âge de deux ans. Le cerveau est donc essentiellement un organe « plastique », en perpétuel remaniement : il n’atteint sa taille adulte qu’après une quinzaine d’années et continue même au-delà à se modifier toute la vie.
Cette immaturité du cerveau chez le jeune le rend vulnérable lorsque survient une épilepsie. En effet, le grand nombre de synapses et de circuits neuronaux présents au début de la vie favorise l’émergence et la diffusion de l’activité épileptique dans le cerveau de l’enfant.
Heureusement, de nombreuses épilepsies disparaissent à l’adolescence, lorsque le cerveau devient enfin mature. Cela explique toutefois pourquoi l’épilepsie est une maladie particulièrement fréquente chez l’enfant.