Par Monique Touzin

Extrait du livre 100 idées pour venir en aide aux élèves « dysorthographiques »

Accorder les noms et les verbes au pluriel est difficile. Pour que l’enfant puisse se concentrer sur cette tâche, il ne faut pas qu’il ait d’autres obstacles à surmonter en même temps. Il est donc indispensable qu’il maîtrise l’orthographe lexicale et soit à l’aise avec le graphisme pour résoudre les problèmes d’accord. Il ne pourra en effet traiter les accords que si les autres dimensions orthographiques sont traitées automatiquement.

Mais certaines situations rendent cette tâche beaucoup plus compliquée. Prenons par exemple une phrase comme : Le bébé des voisins crie. Le sujet étant composé d’un nom singulier et d’un complément du nom pluriel juste devant le verbe, cela peut conduire à des erreurs d’accord. Ce type d’erreurs n’est pas rare chez des adultes qui sont en train d’écrire tout en prêtant attention à autre chose. Cela prouve bien qu’appliquer des règles nécessite attention et raisonnement.

Un autre cas qui complique les choses est que parfois le mot peut être un nom ou une forme verbale. Par exemple, ferme peut être le nom commun : une ferme, ou être une forme conjuguée du verbe fermer. Dans ce cas, on trouve plus d’erreurs allant dans le sens de l’homophone le plus fréquent (« ils fermes »). Tout se passe comme si les enfants récupéraient dans leur mémoire la forme qu’ils ont le plus vue parce qu’elle est la plus fréquente dans les livres.

L’influence de la fréquence des mots apparaît aussi sur certains mots comme parents, que les enfants écrivent plus facilement au pluriel qu’au singulier. Ainsi, ils écrivent « le parents », car il est plus fréquent de voir écrit les parents que le parent.

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