Par Gwendoline Janot et Juliette Lequinio

Extrait du livre 100 idées pour développer l’autonomie des enfants grâce à l’ergothérapie

Maria Montessori décrit, dans son livre L’esprit absorbant de l’enfant, publié en 1949, la capacité de l’enfant à assimiler tout ce qu’il observe dans sa culture environnante. Le regain d’intérêt pour la pédagogie Montessori ces dernières années en France a permis de mettre en avant le jeu et les approches multisensorielles pour développer l’autonomie dans les apprentissages formels (mathématiques, lecture, écriture) et informels (nettoyer la table, se servir à boire, ou encore s’habiller).

Les recommandations de l’Académie Américaine de Pédiatrie pour un développement équilibré de l’enfant placent le jeu comme une priorité. En effet, l’apprentissage par le jeu a de nombreux bénéfices :

Physique : les jeux moteurs sont importants pour développer l’équilibre, l’endurance, les capacités musculaires. Les jeux dans la cour de récréation, à l’école, au parc, dans la nature, permettent aussi de limiter la sédentarité et les risques associés (obésité, diabète, maladies cardio-vasculaires).

Intellectuel : jouer permet d’aider à développer les capacités de résolution de problèmes et la flexibilité mentale. Dans les jeux de faire semblant, les enfants s’entraînent à vivre les situations du quotidien en les imitant et expérimentent sans risque des situations qui leur paraissent complexes. Les essais-erreurs dans les jeux de construction facilitent aussi l’acquisition de ces compétences complexes.

L’attention : les enfants sont comme des scientifiques en herbe, ils apprennent en regardant et en écoutant les autres autour d’eux. Ils progressent dans le maintien de leur attention et l’inhibition des distractions : d’abord bébé qui regarde autour de lui et tend l’oreille au moindre bruit, l’enfant devient ensuite capable de réaliser un puzzle en ignorant le bruit de l’aspirateur.

 • Sensoriel : les stimulations sensorielles sont nombreuses et l’enfant apprend à tolérer différentes sensations, à augmenter son répertoire sensoriel et à connaître ce qu’il apprécie ou non. Cela l’aidera à se réguler, en connaissant les activités qui augmentent son niveau d’alerte ou au contraire celles qui le diminuent.

 • Communication et langage : des babillements du nourrisson aux jeux de rôles des enfants, les échanges entre les parents et les autres enfants baignent l’enfant dans un océan de mots et d’opportunités de communication. L’enfant apprend en rejouant des scènes, en utilisant un vocabulaire varié, développe son vocabulaire spatial (en haut, à côté, dans…) et bien d’autres compétences !

 • Socio-émotionnel et socialisation : jouer avec les autres enfants demande des capacités d’adaptation de plus en plus importantes lorsque l’enfant grandit. L’attention conjointe permet d’élaborer le plan de construction d’une cabane, partager les jouets pour jouer au docteur, résoudre les conflits lorsqu’on n’est pas d’accord. Ces compétences mettent à contribution les capacités de régulation émotionnelle. La richesse du jeu libre permet d’exercer et d’ajuster cette aptitude importante dans la vie de tous les jours ! N’oublions pas également que, c’est, pour l’adulte, l’opportunité de renforcer la relation avec son enfant, d’apprendre à mieux lire ses signes non verbaux et d’observer l’émergence de ses centres d’intérêt.

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