par Aurélien D’Ignazio et Juliette Martin

Extrait du livre 100 idées pour développer la psychomotricité des enfants

Il est loin le temps où l’on « contrariait » les enfants en les obligeant à utiliser leur main droite en classe afin – entre autres – de ne pas en faire des enfants « déviants » et malhabiles.

Encore jusqu’à la première moitié du XXe siècle, les scientifiques considéraient le fait d’être gaucher comme une anomalie et l’associait à une série de dysfonctionnements cognitifs. Nous retrouvons également des descriptions extrêmement négatives des gauchers dans certains écrits religieux (comme « la main du diable » au Moyen Âge).

De fait, de nombreux gauchers étaient forcés d’écrire avec leur main droite, dans l’espoir de les « convertir » en droitiers.

Aujourd’hui, nous savons qu’il n’y a pas lieu de contrarier un gaucher et qu’il n’existe d’ailleurs ni gaucher absolu ni droitier absolu, mais différents degrés entre les deux.

Mais les expressions péjoratives et les préjugés à l’encontre des gauchers perdurent : « se lever du pied gauche », « avoir l’air gauche », « passer l’arme à gauche »… Toutes ces expressions courantes continuent de véhiculer une connotation négative du fait d’être gaucher.

Quelques exemples montrent que la vie moderne n’est pas optimisée pour les gauchers et illustrent les épreuves qu’ils doivent surmonter au quotidien :
– les tourniquets de métro où l’on passe le ticket à droite ;
– les robinets où l’eau froide est à droite ;
– le levier de vitesse des voitures ;
– l’ergonomie des souris d’ordinateur et des manettes de jeux vidéo, conçue le plus souvent pour les droitiers ;
– le pavé numérique à droite sur les claviers ;
– le repose-coude à droite dans certains amphithéâtres ;
– les ouvre-boîtes, ciseaux et tire-bouchons majoritairement orientés pour les droitiers ;
– l’écriture en langue française de gauche à droite, plus aisée pour les droitiers.

En revanche, être gaucher peut constituer un avantage notoire dans les sports de « duel » (escrime, tennis, tennis de table, badminton, boxe…), car déstabilisant l’adversaire par un comportement inhabituel et non reproductible.

 

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