Par le Dr Domitille Gras et Emmanuelle Ploix Maes

Extrait du livre 100 idées pour mieux comprendre ce qu’est l’intelligence

Une consultation doit être demandée dès que le développement de l’enfant fait l’objet d’inquiétudes, soit de la part de son entourage familial, de son médecin traitant, ou des intervenants qui l’observent au quotidien comme le personnel de la crèche

L’existence dans la famille d’antécédents d’une maladie génétique affectant le développement cognitif ou de cas d’autisme dans la fratrie sont d’autres motifs d’une consultation spécifique

Enfin, certains enfants peuvent être amenés à être examinés du fait d’un risque d’éventuelles difficultés de développement, soit du fait d’événements survenus durant la grossesse ou autour de la naissance, c’est le cas par exemple des enfants nés prématurément qui font l’objet d’une surveillance particulière, soit d’un diagnostic dont on sait qu’il contribue à un décalage dans le développement, citons le cas des enfants porteurs de trisomie 21

La consultation doit avoir lieu auprès d’un médecin connaissant bien le neurodéveloppement : médecins traitants s’étant formés spécifiquement dans ce domaine, médecins des services de protection maternelle et infantile (PMI), de médecine scolaire, néonatologues formés à l’examen neuromoteur pour suivre les enfants ayant connu des complications périnatales, et bien sûr, neuropédiatres et pédopsychiatres. Selon les cas, la consultation peut avoir lieu au sein d’un cabinet libéral, au sein des structures dédiées au développement des jeunes enfants tels les centres d’action médico-sociale précoces (CAMSP), ou à l’hôpital. Il peut y avoir un premier avis émis par un médecin de première ligne qui, si les inquiétudes se confirment, va ensuite adresser l’enfant vers une unité plus experte.

L’écart entre le nombre de demandes de telles consultations, tout à fait justifiées, et le manque de réseaux coordonnés et de médecins qualifiés, est à l’heure actuelle un véritable problème de santé publique

Dans les structures hospitalières, les délais d’une consultation peuvent atteindre un an, délai « d’attente » tout à fait inacceptable quand il s’agit par exemple d’un enfant de 2 ans n’ayant pas encore acquis la marche ou souffrant de troubles sévères du comportement

Soulignons qu’il est de la plus grande importance de prendre en considération l’inquiétude parentale : le plus souvent, ce sont en effet les parents, particulièrement la mère, qui sont les premiers à être alertés par le développement de l’enfant. À elle seule, cette inquiétude doit être une indication de consultation dédiée au neurodéveloppement de l’enfant. Si le médecin qui examine l’enfant conclut à un développement rassurant, et que l’inquiétude parentale persiste, cela doit absolument motiver une nouvelle consultation ciblée sur le développement.

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