Par l’Association FUSO

Extrait du livre 100 idées pour accompagner un élève dys équipé d’un cartable numérique

À partir de 9 ans, le regard des pairs compte beaucoup pour l’enfant, l’élève, l’apprenant. La plupart veulent être « comme les autres » et souffrent de leurs différences, qu’elles soient visibles ou invisibles.

Beaucoup culpabilisent ou renoncent à leurs aménagements pour être « normaux » ou faire semblant de l’être. Ils comprendront plus tard – et souvent trop tard – qu’il est moins coûteux en énergie d’assumer sa différence en la compensant que de se contraindre à l’uniformité du groupe.

On peut écrire des livres là-dessus et dénoncer le poids écrasant du conformisme qui coupe les ailes de nos enfants dès le plus jeune âge. Mais c’est une réalité et en attendant de changer le monde et les gens, nous devons faire avec.

Le discours de l’adulte s’avère essentiel et salutaire. Si, en plus, ce discours est le même à l’école qu’à la maison, c’est encore plus efficace ! Les mots sont essentiels, car nos enfants différents sont confrontés à une double peine : leurs troubles qui les handicapent objectivement dans leurs apprentissages, mais, par-dessus tout, leur invisibilité qui créent, trop souvent, d’énormes incompréhensions.

Il faut savoir expliquer cela aux autres enfants (et à la fratrie, pour les parents), avec des mots et des idées simples pour rendre la différence plus acceptable et pour eux, et pour les personnes concernées :
• Les aménagements dont bénéficie l’enfant différent sont destinés à rétablir l’équité entre lui et ses camarades, dans le cadre d’une égalité des chances assumée
• L’ordinateur, pour l’enfant souffrant de troubles d’apprentissage, est comme les lunettes du myope ou le fauteuil roulant de la personne qui ne peut marcher,
• Le cerveau est un organe complexe que l’on commence à peine à découvrir, mais l’on sait depuis longtemps que pour chaque tâche accomplie ou pensée formulée, le cerveau fait des « gestes » et que, pour certaines personnes, certains gestes sont plus faciles à faire que d’autres. Et certains se révèlent impossibles à accomplir.

Vous pouvez également, pour « calmer » les forts en bouche et les plus sceptiques, proposer une mise en situation d’une heure ou d’une journée, avec la complicité de l’utilisateur initial.

Votre élève aura ainsi l’occasion de mesurer que ce n’est pas forcément un cadeau et une facilité que de faire « autrement ».

Surtout, évitez la condescendance. Elle est comme un réflexe pour le parent qui sent son enfant en souffrance et peut faire du bien sur le moment. Mais passé le portail de l’école, c’est une tout autre réalité qui assaille l’enfant et balaie votre amour inconditionnel en une seconde. Soyez factuel, persuadez-le et persuadez-vous : la différence est un formidable atout dans la vie, si vous pensez que c’est vrai. Si vous pensez le contraire, c’est effectivement une calamité.