par Aurélien D’Ignazio & Juliette Martin

Extrait du livre 100 idées pour développer la psychomotricité des enfants

Une multitude d’auteurs ont décrit et fait évoluer le concept de schéma corporel. Son développement se présente comme une succession de stades, suivant le rythme de la maturation neurologique.

Nous pouvons définir différentes appropriations progressives du corps par l’enfant :

– le « corps subi » (de 0 à 3 mois).

Le bébé ne choisit pas ses actes ni les réponses à ses besoins. Il n’a une conscience de son corps que fragmentaire et peu différenciée de l’autre. Progressivement, grâce à la maturation de son système nerveux, ainsi qu’aux stimulations adaptées de son environnement lui apportant sécurité physique et affective, il évoluera d’une motricité réflexe à une motricité volontaire, où il pourra faire preuve d’initiatives en agissant lui-même sur ce qui l’entoure (attraper des objets ou orienter son regard).

– le « corps vécu » (de 3 mois à 3 ans).

Grâce à la répétition de multiples expériences sensorielles et motrices (appelée à ce titre période sensori-motrice), le jeune enfant va maîtriser
de mieux en mieux son corps et les objets qu’il manipule. Il construit progressivement une perception corporelle plus unifiée. Dès lors, il pourra par exemple éviter plus aisément un obstacle en baissant la tête ou savoir s’il est à bonne distance pour saisir un objet.

– le « corps perçu » (de 3 à 7 ans).

Nous assistons à une meilleure compréhension des sensations éprouvées et une meilleure conscience du corps dans l’espace, grâce au perfectionnement de la motricité de l’enfant, un meilleur ajustement postural et la mise en place de la latéralité. Il peut désormais s’orienter dans l’espace à partir de son corps en percevant deux côtés distincts, sa droite et sa gauche.

– le « corps connu » (jusqu’à 12 ans).

Parallèlement au stade précédent, l’enfant passe d’une perception globale de son corps à une connaissance dite topologique de ses différentes parties. La représentation du corps s’en trouve enrichie et le dessin du bonhomme nous renseigne notamment sur l’intégration du schéma corporel allant du bonhomme têtard à un personnage détaillé et bien proportionné.

 

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