Par Nicolas Chaze

Extrait du livre 100 idées pour proposer la sophrologie aux enfants dys

Toute situation d’apprentissage exige un minimum d’attention, de concentration. Il faut pouvoir être suffisamment disponible pour que nos sens nous permettent d’accéder à l’information, de la comprendre, de l’enregistrer et de l’intégrer. Cela demande d’être tout simplement présent, les cinq sens et l’esprit en éveil, ouverts aux informations inédites, à l’acquisition de nouvelles connaissances.

Le terme de concentration exprime le fait que tout notre être, notre corps et notre esprit réunis sont tournés (centrés) vers un unique objet d’attention. L’attention se définit comme une prise de possession par l’esprit d’un objet précis. Elle implique d’écarter, de retirer – au moins momentanément – les autres objets du champ de la perception et de la conscience. Il s’agit donc d’une sélection de l’information permettant de ne garder que celle qui sera considérée comme pertinente et importante. L’attention est donc tout d’abord sélective (on parle de filtre sélectif) : il faut éliminer les informations inutiles (non conformes à certains critères que nous aurons prédéfinis) ou trop nombreuses. Notre esprit doit donc faire un choix. Cela veut dire qu’il faut « éteindre », inhiber certaines informations pour qu’elles ne soient pas prises en compte.

Il faut ensuite répartir les ressources attentionnelles selon deux critères importants : le nombre d’informations et leur durée de présence. Notre cerveau ne peut se focaliser que sur un nombre restreint d’informations ; ce nombre, nommé empan, peut être optimisé et augmenté grâce à l’organisation et au regroupement des informations. Dans ce cas, le cerveau peut devenir simultanément
attentif à plusieurs sources d’informations : il s’agit alors d’attention divisée.

Intervient ensuite le paramètre temporel : l’attention soutenue, très coûteuse d’un point de vue cognitif, peut difficilement être maintenue durablement sur un même objet. On ne peut rester concentré que durant un laps de temps restreint, variable selon l’information à mémoriser, sa complexité, mais aussi selon l’âge, l’entraînement… Cela implique la nécessité d’un autre processus cérébral très important : la flexibilité mentale, qui permet de passer d’une information à une autre.

Cette attention soutenue, parfois difficile à maintenir chez l’enfant, peut être sollicitée et entraînée par des activités calmes (puzzles, dessins…) proposées à des moments opportuns, et surtout régulièrement. On augmentera progressivement la durée et la difficulté de ce type d’activités.

Après ce temps de présence et d’attention qui permet l’acquisition de l’information, intervient celui de la mémorisation : d’abord à court terme, puis progressivement à plus long terme.

Ce processus de mémorisation est lié aux différents systèmes attentionnels décrits ci-dessus. Il est important de savoir qu’il n’existe pas une mémoire, mais différents systèmes de mémoires, certains étant dépendants des autres. Pour mémoriser l’information et pouvoir la restituer plus tard, il faut mettre successivement en oeuvre trois processus :

• l’encodage, qui nécessite de rendre l’information pertinente pour pouvoir l’intégrer. On recourt à des « trucs », des images mentales, des dessins, des schémas, des procédés mnémotechniques… On met en forme l’information de manière à la rendre plus facile à retenir (tout en sachant que les « trucs » qui marchent pour les uns ne fonctionnent pas forcément pour les autres).

• le stockage : une fois l’information organisée et entrée en mémoire, il faut pouvoir la conserver plus ou moins durablement. Certaines informations ne nécessitent pas d’être stockées durant un temps important : elles sont maintenues jusqu’à leur utilisation (mémoriser un numéro de téléphone le temps de le composer…), et sont en quelque sorte « jetables ». D’autres informations au contraire doivent être enregistrées : cela nécessite de les répéter ou de les réutiliser de manière fréquente pour favorise leur passage et leur maintien en mémoire à long terme.

• le rappel ou la récupération : il s’agit du processus qui permet d’accéder à une information mémorisée afin de la réutiliser. Il faut donc extraire de la mémoire une information préalablement apprise. Plus cette information aura été stockée au moyen de stratégies précises (images mentales, procédés mnémotechniques…) plus il sera facile de la retrouver rapidement.

En permettant de développer une présence, une disponibilité très particulière, certaines pratiques de sophrologie favorisent l’apprentissage et la mémorisation. En étant dans l’« ici et maintenant », on est forcément plus disponible pour accéder à l’information, la comprendre et l’intégrer pour la mémoriser.

En utilisant toutes nos perceptions, notre sensorialité, mais aussi des visualisations, on optimise encore cette capacité à prendre et à incorporer l’information. Cela rendra son rappel plus efficace et plus rapide.