de Francine Lussier

Extrait du livre 100 idées pour mieux gérer les troubles de l’attention

Parce que l’enfant ayant un TDA/H présente davantage de comportements impulsifs, parce qu’il est agité dans des lieux où il faudrait qu’il se tienne tranquille, parce qu’il ne semble pas obéir ou répondre aux demandes ou exigences formulées par les adultes, parce qu’il a un plus faible seuil de tolérance à la frustration, parce qu’il est davantage porté à défier l’autorité, parce qu’il vit davantage de conflits avec ses camarades ou avec sa fratrie, parce qu’il est souvent moins autonome dans ses jeux et réclame davantage la participation de ses parents, parce qu’il demande beaucoup plus d’interventions de la part de l’adulte pour le contenir, il épuise les parents qui, continuellement, sont amenés à s’interroger sur la meilleure façon d’agir avec leur enfant. Et ce dernier y réagit infailliblement avec les mêmes comportements, tout simplement parce que ceux-ci constituent précisément les symptômes du trouble dont il est atteint.

Souvent, les parents sont portés à des interventions marquées par l’impatience, à utiliser des méthodes plus coercitives en raison des « désobéissances chroniques » de l’enfant affecté par un TDA/H et souvent… le climat familial se dégrade. Les parents témoignent plus souvent être stressés par le défi que pose l’éducation d’un enfant ayant un TDA/H et, bien qu’ils s’investissent souvent davantage que d’autres dans l’éducation de leur enfant, ils se perçoivent comme moins compétents, ils se dévalorisent dans leur rôle parental, ils s’attribuent l’échec des relations de l’enfant, même en dehors du cercle familial. Barkley rapporte que les parents d’enfant ayant un TDA/H donnent plus de directives, désapprouvent plus souvent le comportement de l’enfant, ont recours à des châtiments corporels plus fréquemment, gèrent moins efficacement les comportements de leur enfant et sont plus négatifs envers lui. Ce genre d’interventions n’est pas sans avoir d’impact sur l’évolution et la qualité de leur relation avec leur enfant, et risque davantage d’entraîner des inadaptations sociales déjà suffisamment compromises du fait de cet état neurologique. Ce cercle vicieux peut cependant être brisé. Quand, épuisés, les parents finissent par consulter (voir Troubles de l’attention (avec ou sans TDA/H) : consulter une personne compétente pour poser un bon diagnostic) et même, répondant à la suggestion du médecin, acceptent d’apporter un support pharmacologique à leur enfant (voir Troubles de l’attention : démystifier le traitement pharmacologique), les comportements de l’enfant s’améliorent et, en conséquence, les interventions parentales négatives ou délétères se font plus rares. Les parents qui comprennent mieux le TDA/H et ses conséquences ont des attentes plus réalistes face à leur enfant, ce qui épargne un stress à ce dernier.

Photo : negativespace.co