Par Odile Klinger-Delarge

Extrait de l’ouvrage 100 idées pour accompagner les enfants déficients intellectuels

Il arrive également que l’enfant développe une dépendance affective et relationnelle à l’adulte. Il cherche alors davantage à lui faire plaisir qu’à résoudre un problème. La réussite n’est plus qu’une manière de se valoriser aux yeux de l’adulte, peu importe les moyens d’y parvenir. L’enfant se précipite dans la tâche en cherchant à donner à tout prix une réponse, sans même avoir pris le temps d’analyser les données du problème. Ou bien, tout au contraire, il développe une certaine passivité, n’étant pas sûr d’être à la hauteur des attentes de l’adulte. Cette attitude s’explique par un sentiment d’incompétence lié à un manque de confiance en lui qui l’empêche d’envisager la situation en termes de réussite. Il est fréquent alors que son premier réflexe face à la tâche soit un refus accompagné d’un « Je ne sais pas faire » ou « C’est trop dur ». La situation d’apprentissage lui apparaît comme angoissante et inabordable à cause du doute et de l’incertitude dans lesquels elle le plonge.

L’adaptation consistera à lui (re)donner confiance en lui, en valorisant ses capacités à affronter la tâche. Pour cela, il faut veiller à ne lui donner que des tâches qu’il peut résoudre, seul ou avec aide. À l’école, une pédagogie de la réussite, basée sur les compétences de chaque élève, doit être favorisée. L’adulte, parce qu’il est convaincu des possibilités de l’enfant, lui adressera des propos encourageants et valorisants. Ainsi, peu à peu, s’installera chez l’enfant la perception de ses propres capacités et compétences qui lui donnera envie de poursuivre l’apprentissage. Parfois, dans un premier temps, il peut même être nécessaire de lui proposer des activités en deçà de ses compétences pour lui permettre de se (re)narcissiser et de se sentir valorisé.

Pour que les compétences développées puissent avoir une chance d’être réutilisées par l’enfant, il faut souvent que l’adulte les ait mises en évidence. Une simple félicitation du style « C’est bien » n’est pas toujours suffisante. Il faut énoncer clairement l’action réussie ou la nouvelle compétence acquise : « Tu as réussi à mettre ton manteau seul » ou « Tu sais maintenant écrire le mot maison sans modèle ». Ce renforcement et cette verbalisation des comportements positifs pourront également être évoqués lors d’une confrontation de l’enfant à une situation de même type.

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