Par Anne Gramond
Extrait du livre 100 idées pour aider un enfant qui ne va pas bien
La crise d’angoisse, ou attaque de panique, est une crise durant laquelle l’enfant peut ressentir des symptômes physiques très pénibles, comme des palpitations, des sueurs, de la transpiration, des tremblements, une sensation de souffle coupé, d’étranglement, une douleur thoracique, des nausées, des vertiges, des paresthésies, des frissons, des bouffées de chaleur…
La crise survient de façon brutale, le plus souvent spontanée et imprévisible, du moins au début de l’évolution du trouble.
On ne retrouve pas forcément la présence d’un facteur déclenchant. Elle dure généralement une trentaine de minutes, pendant laquelle l’enfant est en proie à une crainte panique irrépressible et un malaise intense.
C’est un épisode extrêmement pénible et anxiogène pendant lequel l’enfant peut avoir le sentiment de perdre le contrôle de soi, de devenir fou, ou bien même de mourir…
Les symptômes physiques, spectaculaires, qui accompagnent la crise d’angoisse de l’enfant sont également très impressionnants pour son entourage et peuvent induire celui-ci en erreur : il n’est pas rare qu’on évoque une crise d’épilepsie, une crise d’asthme, une crise cardiaque… Or l’attitude de l’entourage est primordiale car si l’entourage panique à son tour, appelle les secours, les pompiers… cet affolement va augmenter encore l’anxiété de l’enfant ainsi que ses symptômes et sa crise n’en sera que plus intense et plus longue. Une attitude rassurante, calme, posée, rassurera au contraire l’enfant, ce qui réduira la durée et l’intensité de son attaque de panique.
Si l’enfant développe la crainte et la peur que ses crises d’angoisse se renouvellent et pour cela change de comportement, évite certaines situations susceptibles de déclencher ces crises, alors il souffre probablement d’un trouble panique.
Le trouble panique est un trouble anxieux caractérisé par la répétition des attaques de panique et par la peur anticipée qu’elles surviennent. La répétition des crises entraîne l’apparition d’une anxiété par anticipation : l’enfant vit dans la crainte continuelle de la survenue d’une attaque de panique. C’est « la peur d’avoir peur », aboutissant à des complications qui peuvent retentir lourdement sur la vie de l’enfant, qui en vient à modifier radicalement son comportement et ses habitudes : à éviter certaines situations ou certains lieux, et à s’isoler.
Si l’enfant évite de se retrouver dans des lieux d’où il serait difficile de s’échapper, ou des situations dans lesquelles il pense qu’il lui serait difficile de recevoir du secours (dans une foule, sur un pont, dans un train, …) alors il souffre d’agoraphobie.
L’agoraphobie est très fréquemment associée au trouble panique. En ce cas, il faut consulter un médecin spécialisé, car ces troubles sont source de souffrance : ils empêchent l’enfant de poursuivre sa routine quotidienne normalement et commencent à gouverner sa vie.
Avec ou sans agoraphobie, le trouble panique est souvent associé à d’autres troubles anxieux qu’il faudra veiller à rechercher car leur présence modifie la prise en charge et aggrave le pronostic.