Par René Pry
Extrait de 100 idées pour accompagner un enfant avec autisme
Pour la plupart des enfants avec autisme, une inclusion scolaire ne peut se concevoir qu’avec la présence d’une auxiliaire de vie scolaire. Cet accompagnement peut être collectif (AVS-CO, qui interviennent plutôt en CLIS ou UPI), ou individuel (AVS-i). Même s’il est préoccupant que leur nombre reste dramatiquement faible, on peut cependant constater que l’effectif des AVS a été multiplié par trois entre 2007 et 2011, passant de 10 200 équivalents temps plein à 30 000. Il faut bien entendu mettre ces chiffres en regard de celui du nombre d’enfants avec handicap : environ 215 000, même si tous n’ont pas nécessairement besoin de ce type d’accompagnement. Cette augmentation se traduit parallèlement par une diminution de l’accueil de ces enfants en milieu hospitalier ou médicosocial.
Il y a unanimité pour déplorer les délais considérables qui s’écoulent entre le moment où la notification du recrutement des AVS émane de la Maison départementale des personnes handicapées (MDPH) et leur embauche effective. Il existe toutefois une plate-forme téléphonique « Aide handicap-école » qui devrait permettre de recenser les demandes non ou mal satisfaites des parents concernant la scolarisation de leurs enfants1.
Les assistants de scolarisation bénéficient du statut d’assistant d’éducation. Ils sont recrutés sur des contrats de 35 heures qui couvrent toute la journée de l’enfant, d’une durée totale de trois ans renouvelables une fois. Contrairement aux autres contrats aidés, ces postes ne peuvent être pourvus que par des personnes au moins titulaires du baccalauréat.
Les assistants de scolarisation accompagnent les élèves dans les actes de la vie quotidienne, dans l’accès aux activités d’apprentissage, dans les activités de la vie sociale et relationnelle et participent au projet personnalisé de scolarisation (PPS) des élèves. Ils peuvent exercer leur fonction dans l’établissement qui les a recrutés, dans un ou plusieurs autres établissements ainsi que, compte tenu des besoins appréciés par l’autorité académique, dans une ou plusieurs écoles. Depuis aout 2009, il est prévu que les assistants d’éducation qui exercent les fonctions d’auxiliaire de vie scolaire, et dont le contrat est arrivé à expiration, peuvent être réemployés pour exercer les mêmes fonctions par une association intervenant auprès des élèves handicapés, dans le cadre d’une convention entre l’association concernée (fédération d’association, aide à domicile, etc.) et l’État qui lui verse une subvention.
Le constat reste cependant unanime : la prescription d’AVS individuelles, retenue souvent par défaut d’autre solution, ne favorise pas forcément une scolarisation de l’enfant dans de bonnes conditions et peut même nuire à son autonomie ; de plus, le recours à des contrats précaires, quelle que soit la qualité des personnes recrutées, ne permet pas un accompagnement dans la durée.
L’AVS peut être amenée à effectuer les interventions suivantes : en collaboration avec l’enseignant elle peut servir d’aide dans les activités purement scolaires (aide à l’écriture, manipulation du matériel spécifique) mais elle peut aussi intervenir en dehors des temps d’enseignement (interclasse, repas, etc.) ; elle peut être partie prenante dans les sorties ou dans les activités physiques et sportives ; participer à l’accomplissement de gestes techniques (hors cadre médical ou paramédical) ; et, enfin, s’inscrire dans la coordination et la régulation du suivi des projets de scolarisation de l’élève (rencontre avec les familles, réunion des équipes de suivi, etc.). Les AVS se sont fédérées dans deux grandes associations : l’Unaïsse (Union nationale pour l’avenir de l’inclusion sociale, scolaire et éducative, et l’UNCEVS (Union nationale des collectifs d’employés de vie scolaire).