Par Chloé Croes, Hélène Geurts et Marie-Claire Haelewyck 

Extrait de notre nouveauté 100 idées pour promouvoir l’autodétermination et la pair-aidance

L’autonomie ne représente pas uniquement la capacité d’une personne à réaliser une tâche, mais évoque aussi sa capacité à décider, à mettre en oeuvre ses décisions et à satisfaire ses propres besoins sans sujétion à autrui (Rocque et coll., 1999).

Faire preuve d’autonomie, ce n’est donc pas uniquement réaliser des tâches sans l’aide d’autrui. C’est aussi pouvoir trouver les ressources nécessaires dans son environnement, prendre en compte les contraintes et ses propres limites afin d’atteindre un objectif.

Il est important d’envisager trois axes à l’égard de l’autonomie :

– l’autonomie de décision qui inclut l’ensemble des compétences qui permettent de faire des choix et de prendre des décisions ;

– l’autonomie d’exécution qui comprend l’ensemble des compétences qui assurent à la personne de s’adapter à son environnement et de mener à bien ses projets ;

– l’autonomie fonctionnelle qui se réfère aux décisions et aux actions qui aident à s’adapter dans un environnement social donné.

Pour développer l’autonomie décisionnelle et fonctionnelle, plusieurs pistes sont envisageables :

– procéder à une évaluation de la capacité de l’individu à mettre en oeuvre un ensemble de compétences adaptatives liées à plusieurs domaines de vie. De nombreux outils existent.

Nous pouvons citer l’EBCA 1 et la Vineland II 2 qui permettent une hétéro-évaluation du comportement adaptatif ;

– évaluer la nature du soutien dont une personne a besoin pour accomplir ce qu’elle veut et doit faire. La passation de la SIS-F1 est un atout pour rédiger, notamment, le plan individualisé de soutien ;

– aider l’individu à mieux comprendre son environnement ;

– accompagner la personne à faire des choix par et pour elle ;

– soutenir l’apprentissage explicite des étapes qui contribuent à faire des choix dits éclairés.

En conclusion, il importe d’échanger ouvertement sur les fondements et principes de l’autonomie, même si prendre une décision peut impliquer une certaine prise de risque. N’apprend-on pas tant de ses réussites que de ses erreurs ?

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1. Échelle Belge du Comportement Adaptatif.

2. Échelles de comportement adaptatif de Vienland : test de référence pour évaluer le niveau d’autonomie et d’adaptation à tous les âges.

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