Par Domitille Gras et Emmanuelle Ploix Maes

Extrait du livre 100 idées pour mieux comprendre et accompagner les enfants dyspraxiques

Le diagnostic repose sur une évaluation auprès d’un médecin connaissant bien le neurodéveloppement, complétée par une évaluation psychométrique et des tests ciblés sur les praxies : tests neuropsychologiques, bilan de psychomotricité, bilan d’ergothérapie, selon l’âge et le profil de l’enfant (Breton et al., 2007).

Le rôle du médecin est multiple. Il reprend toute l’histoire développementale de l’enfant : antécédents familiaux, déroulé de la grossesse et de l’accouchement, étapes du développement psychomoteur détaillées, retraçage du parcours scolaire et niveau actuel d’apprentissage. Il questionne plus précisément. sur certaines acquisitions, de coordination globale comme de gestes fins du quotidien. Il estime l’impact du trouble de coordination, dans toutes les sphères de la vie de l’enfant : école, maison, loisirs, relations aux autres, vie familiale…

Au-delà de l’examen attentif des compétences motrices, il doit évaluer plus particulièrement les capacités d’attention de l’enfant, ses habiletés sociales, pour rechercher un trouble associé. Il s’intéresse à ses jeux favoris et ses loisirs, à son autonomie, son insertion sociale. La qualité de l’alimentation est étudiée (repas lents, sélectivité alimentaire…) ainsi que celle du sommeil (énurésie nocturne assez fréquemment relevée en consultation). Enfin, il est tout particulièrement important de s’attacher au niveau d’anxiété de l’enfant et à son estime de soi.

Il s’agit donc de consultations très longues, et denses émotionnellement : les enfants ont souvent déjà un lourd parcours à l’école, les parents ont un douloureux vécu et sont en quête d’explications. L’écoute, l’empathie, l’instauration d’un lien de confiance sont des éléments clés de la consultation pour avancer ensemble. Les temps de dialogues, de jeux et de dessins (si l’enfant en est d’accord pour ce dernier point) apportent l’essentiel à la consultation.

Il est utile pour le clinicien et recommandé de s’appuyer sur des questionnaires standardisés, tels que le DCDQ-FE (voir Annexes page 183) et le MABC-2 check-list. Ces questionnaires peuvent être remplis à la fois par les parents et l’enseignant, pour recueillir ainsi des éléments d’impact dans les différentes sphères de la vie (Blank et al., 2019).

Le médecin étudie tous les différents bilans pratiqués chez l’enfant. Écouter le vécu de l’enfant, celui des parents, les observations de l’enseignant, parcourir les cahiers : c’est la synthèse de l’ensemble de ces éléments qui lui permettra de poser le diagnostic.

Pour en savoir plus, consulter le livre 100 idées pour mieux comprendre et accompagner les enfants dyspraxiques.