par Doris Perrodin, Roberta Poulin et Olivier Revol
Extrait du livre 100 idées + pour accompagner les enfants à haut potentiel
Les enfants à haut potentiel ont besoin de réponses claires et adaptées à leur âge, mais ils ont surtout besoin de se sentir pris au sérieux dans leurs interrogations. L’attitude du parent qui leur répond est donc très importante : le fait de sous-estimer ou d’ignorer leurs questions ou leurs remarques inquiète bien plus les enfants que celui de ne pas leur avoir correctement répondu. Cela ne fait que renforcer leurs préoccupations, parfois jusqu’à générer en eux un véritable sentiment d’angoisse qui peut se traduire dans certains cas par des somatisations, des insomnies, des maux imaginaires.
Il faut au contraire les inciter, dès la petite enfance, à nous parler de ce qui les taraude pour permettre que s’instaure en toute confiance un dialogue constructif. Et, comme leur sensibilité souvent exacerbée fait vivre les événements aux enfants HP comme avec un effet loupe, il ne faut jamais perdre de vue que ce qui pourrait paraître tout à fait anodin à l’adulte peut prendre chez eux des proportions insoupçonnées, voir démesurées.
Dédramatiser se fait par des échanges à bâtons rompus et beaucoup d’écoute (sans intention de jugement ou de sermonnage), mais aussi à travers l’humour, auquel les enfants HP sont souvent très réceptifs. L’humour permet en effet de dissiper, ou tout du moins d’alléger, le côté dramatique d’une circonstance ou d’une situation mal vécue par l’enfant. Il permet de partager des moments de complicité dont les limites sont bien sûr propres à chacun, selon les valeurs de la famille, l’état d’âme du moment, l’âge de l’enfant et l’événement dont il est question. Le respect mutuel est la règle, car il ne s’agit certainement pas d’avoir des propos humiliants (qu’il faut à tout prix éviter), ni dégradants vis-àvis d’autrui ! L’objectif n’est pas d’être blessant ou vexant, ce qui produirait l’inverse de l’effet escompté.
Par ailleurs, dédramatiser cette hypersensibilité implique aussi de ne pas la mettre à tort sur le compte d’une immaturité présumée (qui porterait en définitive bien mal son nom, car chez les HP il ne s’agit pas d’immaturité telle qu’on la comprend classiquement) ou de simples caprices qui ne relèveraient que de la mauvaise volonté de l’enfant.
Au contraire, à condition d’apprendre à la gérer convenablement, cette grande sensibilité peut être transformée en une immense richesse !