par Olivier Revol, Roberta Poulin & Doris Perrodin

Extrait du livre 100 idées pour  accompagner les enfants  à haut  potentiel

Il est vraiment très fréquent de constater que les cinq sens sont particulièrement aiguisés chez l’enfant HP (puis par la suite chez l’adulte HP car, pour rappel, un enfant surdoué est né surdoué et le restera toute sa vie). Ses perceptions sensorielles sont ressenties, vécues comme amplifiées et intensifiées : on donne le nom d’hyperesthésie à cette caractéristique. Une image valant parfois mieux qu’un long discours, on pourrait comparer ce phénomène à l’image donnée par une loupe !

D’aucuns pourraient prétendre que ces particularités sensorielles sont exagérées. Mais il est très important de ne pas sous-estimer cette réalité, ni de la considérer comme l’expression de caprices ou de manières. En effet, paradoxalement, l’hyperesthésie peut parfois être « handicapante » lorsqu’elle est particulièrement intense et envahissante.

Les étiquettes des pulls ou des sous-vêtements qui grattent, les coutures des chaussettes qui gênent ou un col-roulé trop serré peuvent perturber l’enfant surdoué au point de l’empêcher de fixer son attention sur autre chose, tant il va se focaliser sur ce « problème » qui, pour lui, en est un immense.

De même que la lumière trop vive d’un supermarché qui fait mal à la tête ou aux yeux, l’hypersensibilité au bruit (que ce soit au cinéma, dans la cour de l’école, au restaurant, etc.) ou aux odeurs (avec son lot de remarques aussi spontanées que gênantes en public) sont autant de points qui peuvent rendre un HP d’une humeur massacrante et compliquer considérablement la vie de la famille entière, concrètement, au quotidien. On observe également quelque fois une aversion pour certaines textures ou certains types d’aliments, comme les farineux, les matières gélatineuses, la viande, les aliments de telle ou telle couleur. Difficulté trop souvent balayée d’un revers de main car regardée comme une simple lubie, un enfantillage qui doit impérativement cesser. En ce cas, forcer l’enfant n’est surtout pas la bonne attitude à avoir (bien qu’elle soit malheureusement souvent adoptée à la cantine de l’école, par exemple), car elle n’amène aucune solution.