Par Anne-Marie Montarnal
Extrait du livre Mon enfant est dyslexique, concrètement que faire ?
Il est vrai que l’établissement de règles claires est nécessaire pour tous les enfants, mais cela l’est plus encore pour les enfants Dys qui ont tendance à se réfugier dans leurs idées, leurs projets et qui, n’ayant pas bien le sens du temps, auront du mal à s’organiser seuls. Il vous revient donc de faire preuve d’une certaine rigueur dans la façon de gérer la vie de votre enfant !
• Il est important qu’il dispose d’un nombre suffisant d’heures de sommeil, et il convient pour cela de respecter une stricte régularité dans l’heure du coucher. La recherche biologique a clairement mis en évidence le rôle positif du sommeil dans la mémorisation.
• Le temps consacré aux jeux vidéo, à la télévision, etc. doit être rigoureusement limité dans la semaine. Ces jeux ne procurent aucun véritable repos, même s’ils distraient…
• Avant de lui demander de se mettre à ses devoirs, laissez l’enfant se détendre – sans regarder la télé ! – ; privilégiez une détente physique, ou des jeux sans règle contraignante (Lego®, Playmobil®, poupée, dînette, Kapla®…)
• L’aide aux devoirs à la maison est indispensable, et devrait relever du « partenariat Parents/Enseignant/ Orthophoniste ». Selon le cas, le parent peut lire l’énoncé d’un problème, la leçon d’histoire ou de géographie, faire réciter les leçons. Nous avons déjà souligné que, pour un élève dyslexique, recopier de longues pages ne facilite pas l’apprentissage. Le parent peut éventuellement servir de secrétaire, retaper des notes mal prises en classe…, l’aider à se servir des techniques de communication moderne – ordinateur, cahier de textes sur Internet, usage d’un logiciel de reconnaissance vocale et retour vocal, usage de livres audio… Ces derniers sont de plus en plus nombreux en France, et, au besoin, faites-les commander par la bibliothèque municipale… !
• Les parents qui travaillent peuvent mettre en place un partenariat avec les « services d’étude de la ville ». Beaucoup de villes ont signé des chartes handicap : il est important que l’aide aux devoirs puisse se mettre en place dans ce cadre. Les associations de parents d’élèves peuvent apporter un soutien pour obtenir de l’aide.
• Veillez à ce que votre enfant lise, si possible tous les jours et pour « son plaisir » des lectures qui l’intéressent, qui soient adaptées à ses goûts. Les bibliothèques municipales proposent un large choix. Si votre enfant est encore en difficulté de lecture, n’hésitez pas à lire avec lui – rituel de lecture le soir – mais aussi « lecture partagée » : l’enfant lit un passage et vous prenez la suite en en lisant un autre, un peu plus long.
Patrice Couteret, enseignant formateur à l’INSHEAD, fait cette comparaison très juste : « l’apprentissage de la lecture fluente – automatisée – peut être comparée à l’apprentissage d’un sport de niveau des compétitions régionales » : il y a l’entraînement en salle de sport ou au stade, il y a aussi l’entraînement personnel, le « footing », la musculation, … Dans le cadre de l’apprentissage de la lecture, pour parvenir à la lecture rapide, Patrice Couteret insiste sur l’importance extrême de la pratique et rappelle « le rôle néfaste du temps accordé aux jeux vidéo, s’il est pris sur le temps de lecture ». Attention : ne pas faire de coupure pendant les vacances d’été, et continuer très régulièrement les lectures !
Personnellement, j’ai gardé un excellent souvenir des lectures faites pendant les vacances d’été, histoires pleines d’humour et de drôleries qui nous faisaient rire, mais aussi de passionnants romans écrits pour la jeunesse. Profiter des occasions pour allonger le temps des lectures est indispensable.