Par Monique Touzin & Marie-Noëlle Leroux.
Extrait de l’ouvrage 100 idées pour venir en aide aux enfants dysphasiques.
La communication est le point le plus important à préserver dans le développement de l’enfant et dans ses relations avec autrui.
Certes, la qualité de la communication verbale dépend en partie de la bonne forme du langage utilisé. Mais pas en totalité. À qualité de langage égale, tous les individus n’ont pas la même qualité d’échanges. L’efficacité de la communication dépend donc aussi d’autres facteurs, et certains enfants dysphasiques disposent de bien d’autres qualités qui peuvent leur permettre de limiter les conséquences de leur trouble du langage dans leur relation aux autres.
L’efficacité dans la communication n’est pas uniquement dépendante de l’importance du trouble du langage. Plusieurs autres éléments peuvent intervenir dans la communication, comme :
• la motivation de l’enfant à maintenir une communication avec l’autre : les enfants motivés par les échanges n’abandonnent pas. Ils persévèrent tant qu’ils ne se sont pas fait comprendre et font preuve d’une grande inventivité pour maintenir la communication ;
• sa confiance dans ses possibilités de se faire comprendre : si l’enfant a suffisamment confiance en lui, il interviendra plus aisément dans les échanges. Cette confiance s’acquiert évidemment au cours des échanges précédents, en fonction des réactions des interlocuteurs ;
• la compréhension que l’enfant a de la situation et du discours entendu : meilleure elle est, mieux l’enfant peut s’intégrer dans les échanges et adapter ses interventions ;
• l’utilisation efficace de moyens de compensation comme les gestes, les pictogrammes, les dessins… (voir l’Idée 31).
• la communication corporelle, l’utilisation des mimiques ;
• la pragmatique, qui permet notamment à l’enfant de faire parler l’autre à sa place.
Il ne faut pas non plus oublier que, pour communiquer, il faut être plusieurs et que les interlocuteurs ont aussi leur part de responsabilité dans la réussite ou l’échec de la communication. Leur rôle est important dans l’écoute, le maintien des échanges, le désir de comprendre, l’importance attribuée au discours de l’enfant. Ce qui est renvoyé à l’enfant par l’attitude de ses interlocuteurs et les réponses qu’il en reçoit va en retour être déterminant dans les réponses que l’enfant va apporter et dans l’expérience qu’il se construit au travers de ces échanges.