Par Elise Harwal
Extrait du livre 100 idées pour accompagner les enfants dysgraphiques
L’évaluation de l’écriture se fait sur 4 éléments (en adéquation avec l’âge de l’enfant) :
• la vitesse ;
• la lisibilité ;
• les compétences orthographiques ;
• le coût cognitif.
Les 3 premiers sont facilement identifiables, le dernier est plus compliqué à repérer. Cela peut se traduire par une fatigabilité anormale, un problème d’automatisation de la production des lettres et des règles d’orthographe, de conjugaison, un manque de soin, une dégradation de l’écriture au cours de la production de celle-ci…
On peut arriver à une écriture lisible et avec une vitesse correcte, mais si le coût cognitif est important cela ne permettra pas de garder cette écriture tout le long de l’exercice, de la journée…
Il ne faut pas sous-estimer ce dernier critère. Car si l’écriture manuscrite mobilise toutes les capacités d’attention de l’enfant, celui-ci se trouve en situation de double-tâche : écrire et écouter en même temps, commencer un raisonnement en écrivant…
Si malgré la mise en place d’une rééducation graphique, l’écriture reste lente, douloureuse, de mauvaise qualité ou trop coûteuse sur le plan attentionnel, on peut proposer que l’enfant bénéficie d’un ordinateur. Cela ne veut pas dire qu’il ne va plus tenir un stylo, il peut s’en servir pour dessiner, laisser des mots, prendre des petites notes en cours… mais passer à l’outil informatique permet d’accélérer le rythme ou d’alléger l’attention de l’enfant en double-tâche.
L’apprentissage de l’outil informatique est assuré par un ergothérapeute. Généralement, l’apprentissage est assez long, autour d’un an et demi à deux ans. Les six premiers mois environ, les séances sont consacrées à apprendre les lettres du clavier qui est divisé en gauche/droite et à taper à « l’aveugle » (pour éviter les allers-retours visuels entre l’écran, le mode le et le clavier). Dans un deuxième temps, la vitesse de frappe est travaillée afin d’arriver (au moins) à celle d’une écriture manuscrite correspondant à l’âge de l’enfant. En plus de ces séances, le travail à la maison sera nécessaire, l’enfant commencera par faire ses devoirs sur l’ordinateur puis il l’emmènera en classe.