Par Isabelle Deman
Extrait du livre 100 idées+ pour aider les élèves en difficulté à l’école primaire
La dyspraxie est un trouble de la fonction du cerveau qui permet l’organisation des mouvements volontaires. C’est une anomalie des fonctions de programmation des gestes. C’est un handicap très gênant dans la vie quotidienne.
Les enfants dyspraxiques ont une intelligence normale et sont conscients de leurs difficultés. Une dyspraxie non détectée, sans aide aucune, conduit à un échec scolaire massif, lourd de conséquences.
De même que pour la dyslexie, c’est dès la maternelle, à 4 ans, que les enseignants peuvent repérer les élèves qui souffriraient de dyspraxie : ce sont des élèves anormalement maladroits, qui se désintéressent des jeux de construction, des cubes et des puzzles, qui sont particulièrement malhabiles en découpage, en graphisme (dysgraphie : dyspraxie de la graphie), en coloriage, habillage, rangement. De même, dès le cycle 1, on peut remarquer des difficultés de comptage : pas de notion de nombres ou de quantités, difficultés de comparaison de nombres, phénomène de surcomptage, oublis, ainsi que des difficultés pour reconnaître les formes géométriques.
En élémentaire, le graphisme est lent, malhabile, plus ou moins lisible, voire illisible. L’élève préfère les lettres bâtons, n’arrive pas à écrire en cursives. Quand il doit souligner ou entourer, il rature ou biffe. Ses cahiers sont sales, brouillons, mal tenus, chiffonnés. Il ne sait pas utiliser une règle, ni des ciseaux, ni une gomme… Encore moins un compas ou une équerre.
MAIS, ce sont par ailleurs des enfants qui ont un bon niveau de langage, sur lequel vous allez devoir vous appuyer. Ce sont des enfants vifs, curieux, intelligents. Ils aiment les récits et les histoires, connaissent beaucoup de choses et ont une culture générale étendue. Ils ont une bonne mémoire et apprennent avec plaisir.
Seuls des professionnels de la santé peuvent poser un diagnostic en cas de présomption de dyspraxie. Le mieux, pour les parents, est de s’adresser à un centre référent de dépistage, qui pourra faire passer les examens et poser le diagnostic.
Voici quelques pistes pédagogiques pour un élève dyspraxique :
• donnez-lui de l’espace : installez-le en bout de rangée, avec, si possible, une table supplémentaire (ou un casier) pour gérer son matériel. Aidez-le à la gestion du matériel. Évitez les classeurs. Préférez les cahiers double lignage aux carreaux Seyès.
• limitez l’écriture manuelle et préférez les exercices à trous.
• donnez des repères de couleur sur la feuille : par exemple, surlignez en jaune la ligne d’écriture, et marquez le point de départ de l’écriture. Il saura où écrire sur la feuille.
• Lors des exercices de manipulation d’étiquettes, donnez lui des étiquettes plus grandes et faites-le travailler sur une surface métallique avec des aimants (tableau) ou sur la table avec de la PatafixTM. Vous pouvez aussi fabriquer des étiquettes sur des Post-itTM. Les étiquettes partiront moins dans tous les sens…
– Utilisez des caches ou pliez la feuille pour ne laisser visible qu’un seul exercice.
– Présentez clairement les textes et les exercices.
– Laissez-le lire « avec le doigt » ou avec la règle.
• Utilisez un ordinateur dès que possible. Il existe des logiciels adaptés qui faciliteront le travail de l’élève, et le vôtre pour lui.
• Appuyez-vous sur les points forts de l’élève : soyez exigeant sur la qualité de l’oral, entraînez la mémoire verbale et l’attention auditive.
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