Par Monique Touzin
Extrait de 100 idées pour venir en aide aux élèves « dysorthographiques »
Pour apprendre à lire et à écrire, l’enfant doit tout d’abord découvrir les rapports qui existent entre d’un côté les lettres et les groupements de lettres (unités orthographiques) et, d’un autre côté, les sons du langage oral (syllabes, parties de syllabes, phonèmes). À partir de cette découverte, l’enfant va commencer à déchiffrer, puis il va acquérir un certain automatisme qui va lui permettre de développer progressivement l’ensemble du système du langage écrit (lecture et orthographe).
Avant 6 ans, âge auquel il va commencer l’apprentissage de la lecture, il n’est guère utile pour l’enfant de savoir que les mots sont constitués de sons indépendants et d’avoir ce qu’on appelle une conscience phonologique. L’enfant perçoit la différence entre sac et bac (sinon il n’apprendrait pas à parler) et sa sensibilité à la rime est donc précoce, mais il n’est pas capable de dire de combien de segments les mots se composent, ni de comparer les rimes, ce qui n’est pas important pour la communication orale.
Cette prise de conscience va par contre se révéler indispensable à l’apprentissage de la lecture et de l’orthographe : il va falloir que l’enfant prenne conscience de la structure phonologique de la parole (notions de syllabes, de longueur des mots, de rimes) mais aussi de la structure segmentale (succession de phonèmes). Il est beaucoup plus facile de couper les mots en syllabes qui correspondent à des unités articulatoires (pan-ta-lon) qu’en phonèmes (p-ant- a-l-on). La conscience de la présence des successions de sons dans la parole se développe lors de la confrontation au langage écrit, alors que la conscience des syllabes dans les mots apparaît dès l’âge de 4 ans.
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