De  Doris PerrodinRoberta Poulin et Olivier Revol

Extrait du livre 100 idées+ pour accompagner les enfants à haut potentiel

L’école occupe une place importante dans la vie des enfants. Dès l’entrée en petites classes et jusqu’à la fin de leur cursus scolaire, le développement psychologique et le développement des apprentissages s’entrechoquent. L’école est loin de représenter un lieu où seules règnent la course aux résultats et la compétition. Elle vise aussi à apporter aux enfants une grande richesse culturelle et sociale qui permettra l’organisation de leur personnalité.

De ce fait, pour les enfants à haut potentiel intellectuel, il est souhaitable que travaille main dans la main l’ensemble des « acteurs » concernés par leur parcours scolaire (parents, enseignants, éducateurs, psychologues, médecins, etc.), afin de proposer une pédagogie et une prise en charge adaptées aux besoins particuliers de ces élèves qui apprennent plus vite, mais surtout qui raisonnent différemment et développent une sensibilité exacerbée.

Au fil des années passées à l’école, les enfants à haut potentiel peuvent voir leurs compétences se détériorer si le système éducatif ne leur permet pas de progresser à leur rythme, ou si l’on ne respecte pas leur mode de fonctionnement, leur besoin de complexité, en un mot si l’on ne leur apporte pas un enseignement adapté à leurs facultés cognitives hors normes.

Face à une telle situation, l’enfant HP va développer des comportements peu propices à son épanouissement scolaire, se montrant par exemple distrait et peu impliqué dans les apprentissages, développant peut-être des troubles du comportement ou souffrant d’inhibition intellectuelle, afin d’échapper à l’ennui qu’il subit généralement depuis son entrée à l’école.

Ce n’est pas parce que leur quotient intellectuel est supérieur à la norme que ces enfants HP n’ont besoin ni d’aide ni de reconnaissance, que l’on doive attendre d’eux des résultats continuellement excellents ou qu’ils ne devraient pas rencontrer de difficultés d’intégration : bien au contraire !

S’il n’est pas du ressort de l’enseignant de « dépister » les enfants à haut potentiel, il peut néanmoins les repérer. Sa mission est de tenter de les aider à faire face à leurs difficultés, voire de les anticiper. En effet, à l’instar de tous les enfants ayant de la facilité pour apprendre, qu’ils soient à haut potentiel ou non, l’échec scolaire les guette lorsque le programme se complique et qu’ils n’ont jamais appris à apprendre. Jusque-là tout, ou presque, coulait de source, et osons le dire, l’échec et les difficultés soudainement apparues sont d’autant plus difficiles à accepter tant pour l’enfant que pour son entourage, comme si la magie n’opérait plus…

Il n’existe pas un type spécifique d’enfant à haut potentiel intellectuel, mais des élèves présentant certains profils communs, qui peuvent alerter parents, enseignants, médecins et psychologues.

C’est en comprenant le mode de fonctionnement de ces enfants que l’on peut espérer leur éviter d’éventuelles difficultés, menant parfois à de réelles souffrances et, paradoxalement, à l’échec scolaire.

Bien sûr, le « haut potentiel » n’explique pas tout, ne justifie pas tout, mais il offre souvent un éclairage sur certains comportements pas toujours compréhensibles. Les enfants à haut potentiel font partie des « élèves à besoins éducatifs particuliers ».

En France, la circulaire du 5 avril 20141 invite les enseignants à mettre en place une pédagogie adaptée à leurs besoins.

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1. Circulaire n° 2014-068 du 20-5-2014, annexe 12 : « Les EIP bénéficient des aménagements pédagogiques nécessaires. S’ils éprouvent des difficultés, un programme personnalisé de réussite éducative (PPRE) peut être mis en place. S’ils présentent également des troubles des apprentissages, ils peuvent bénéficier du plan d’accompagnement personnalisé (PAP), qui organise les aménagements qui leur permettent d’entrer dans une dynamique de réussite scolaire. »

Photo de olia danilevich provenant de Pexels