Extrait de notre nouveauté 100 idées pour accompagner les émotions des enfants et des adolescents

De Vincent Henry et Christelle Vernhet

Imaginez :

– Vous réussissez un concours, mais vous ne ressentez ni n’exprimez aucune joie, aucune fierté…

– Votre soeur vient vous voir en pleurs, mais vous n’exprimez aucune empathie, aucune tristesse pour elle…

– Votre voisin vous vole une  énième fois le journal dans votre boite aux lettres, mais comme toujours vous ne ressentez aucune colère, vous ne réagissez pas…

– Une voiture vous fonce dessus dans la rue et ne semble pas décidée à freiner… Vous ne ressentez aucune peur et vous ne bougez pas…

– Enfin, vous imaginez un rendez-vous galant sans émotion ?

– …

Vous constatez, au travers de ces exemples, ô combien les émotions sont essentielles au quotidien. Prenons un petit temps pour évoquer le rôle des émotions principales que sont la joie, la tristesse, la colère et la peur.

– La joie est une émotion positive et communicative : on a tendance à sourire et se rapprocher des personnes qui semblent heureuses (sauf si l’on est jaloux !). Si l’on est heureux, c’est que quelque chose de positif vient de se passer ou va se produire. C’est une émotion ressentie lorsque l’on réussit quelque chose ou lorsque l’un de nos besoins est satisfait. Elle permet de nous donner de l’énergie pour poursuivre nos objectifs et nos actions. Le fait que les gens se rapprochent de nous en nous voyant heureux leur permettra peut-être de participer eux aussi cette situation positive.

– La tristesse est une émotion qui stimule l’empathie des gens autour de vous : on va avoir tendance à se rapprocher, être empathique et à proposer notre aide à un adulte ou un enfant tristes. Ainsi, quand vous vivez une situation difficile, la tristesse que vous exprimez va vous aider    être soutenu. Si vous n’exprimez aucune tristesse, vos proches risquent de ne pas voir que vous allez mal et ne vous proposeront sûrement pas leur aide. De plus, la tristesse entra ne un ralentissement de notre métabolisme, ce qui permet de nous centrer sur nous-mêmes, sur l’événement qui nous rend tristes et d’y faire face.

– La colère permet (à bonne dose…) de ne pas se laisser faire et de régler certains problèmes. Lorsque l’on se met en colère, on exprime que nous désapprouvons ce qui vient de se produire. Lorsque votre enfant casse un vase alors que vous veniez de lui dire de faire attention, votre colère vous permet d’exprimer votre pensée avec encore plus de « force », et votre souhait que cela ne se reproduise pas. La colère permet aussi de défendre nos intérêts. Quelqu’un qui ne se met vraiment jamais en colère risque d’accepter bien des choses qui lui nuisent… sans oser se plaindre, ou en le faisant d’une manière très passive.

– La peur est l’émotion dont le rôle est le plus simple comprendre : elle nous protège. Imaginons une souris qui n’a pas peur d’un chat… Elle risque de ne pas vivre bien longtemps… La peur que vous ou votre enfant ressentez a pour but de vous faire éviter les situations dangereuses, et de modifier vos décisions pour que celles-ci soient les plus sûres possibles !

Photo by Andrea Piacquadio from Pexels