Extrait du livre Mon enfant est dyslexique
L’enfant présentant un trouble du langage oral et/ou écrit, ou l’enfant dysphasique et/ou dyslexique, sera pris en rééducation orthophonique. Ses rendez-vous d’orthophonie l’accompagneront pendant de nombreuses années et, tout au long de ce parcours, les parents devront soutenir leur enfant, nouer des contacts fructueux avec le rééducateur et s’intéresser aux contenus des rééducations.
• Les premiers rendez-vous chez l’orthophoniste sont consacrés au bilan prescrit par un médecin. Ce bilan est remboursé à 60% par la Sécurité sociale, le reste étant pris en charge par la Mutuelle. Il comporte entre autres une évaluation des capacités langagières : langage oral et écrit avec discrimination phonologique (la perception des différents sons du langage) ; une observation des capacités grapho-phonémiques (le tracé des lettres représentant le son correspondant) ; une évaluation du niveau de lecture et de la compréhension de la lecture ; pour les élèves ayant des difficultés en calcul, une évaluation des compétences en cette matière afin de déceler une éventuelle dyscalculie.
• Une fois le bilan terminé, l’orthophoniste doit vous le communiquer et vous l’expliquer. Il en adressera également une copie au médecin prescripteur. Si l’orthophoniste ne rend pas de bilan écrit et vous restitue seulement un bilanoral, insistez, éventuellement via votre médecin, pour l’obtenir. C’est un travail supplémentaire, mais obligatoire, pour l’orthophoniste : ce bilan constitue en effet l’élément de preuve qui vous permettra ensuite de demander des aménagements pédagogiques adaptés à votre enfant.
• L’orthophoniste proposera ensuite une action rééducative qui permettra à l’enfant de faire des progrès, de mieux lire et de mieux écrire, et de mettre en place des stratégies de compensation afin de « contourner » ses difficultés. Comme tout acte médical ou paramédical, le bilan orthophonique est soumis au secret professionnel. En tant que parent, il vous est néanmoins possible de le transmettre, en totalité ou en partie, à l’enseignant de votre enfant.
• Le bilan doit être transmis au médecin scolaire. Celui-ci rencontrera l’enseignant et lui transmettra des informations utiles sur les troubles de son élève. Jusqu’à présent, la sensibilisation aux troubles des apprentissages du langage fait rarement partie de la formation des enseignants français.
• Il est important de savoir qu’une des conditions de réussite de la rééducation est non seulement sa précocité mais aussi le rythme « efficace » des séances. Dans certaines structures – comme les classes pour dyslexiques du Centre Référent du Kremlin-Bicêtre, les enfants bénéficient de deux séances journalières. L’idéal serait que l’enfant consultant en ville puisse avoir 2 ou 3 séances d’au moins 30 minutes par semaine à un moment où il est reposé, donc en partie prises sur les heures scolaires, et que le partenariat enseignant/orthophoniste puisse fonctionner.
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