Par Sylvie Jacques et Rémi Samier

Extrait de notre nouveauté Le développement cognitif par le jeu

À la naissance, le nourrisson ne dispose pas d’un système cognitif arrivé à maturité lui permettant d’assurer par lui-même sa subsistance.

Les êtres humains ont besoin d’une longue période de maturation cérébrale et d’apprentissage pour pouvoir atteindre une vie autonome.

Le jeu n’est pas une spécificité humaine. Il est profondément ancré dans l’évolution de la vie animale, notamment chez les mammifères.

Chez l’enfant, le jeu apporte de nombreux bénéfices et participe aux processus de maturation cérébrale :

– Il est nécessaire à la forme physique, au développement musculosquelettique et sensorimoteur.

– Il participe à la régulation du stress et des émotions.

– Il favorise les habiletés sociales* qui englobent la théorie de l’esprit (compréhension des pensées, des  intentions et des émotions d’autrui et de soi-même) et le traitement de l’information sociale (capacité analyser des situations sociales et à résoudre les problèmes qui en découlent).

– Il contribue au développement du langage, à l’acquisition du vocabulaire et à l’enrichissement de la construction des phrases.

– Il sollicite les capacités de mémorisation et de restitution et entraîne des habiletés utiles aux apprentissages scolaires.

– Il stimule les fonctions exécutives par la mobilisation de l’attention, de l’inhibition, de la mémoire de travail et de la flexibilité.

– Il suscite la créativité et l’imagination qui s’appuient sur de nombreuses fonctions cognitives comme le langage, la mémoire et les fonctions exécutives.

Toutes ces compétences cognitives associées à un environnement affectif sécure, stable et aimant permettent de développer les capacités

de résilience pour faire face aux événements difficiles et douloureux de l’existence.

Le jeu est indispensable au bien-être physique et mental ainsi qu’au développement de la curiosité et de la persévérance.

« Le jeu, c’est le travail de l’enfant, c’est son métier, c’est sa vie. »

Pauline KERGOMARD (1838-1925), fondatrice des écoles maternelles