Par Monique Touzin

Extrait du livre 100 idées pour venir en aide aux élèves « dysorthographiques »

L’attention est un état pendant lequel nous nous rendons disponibles pour recevoir et traiter les informations externes. Elle permet de contrôler l’action en cours et d’engager un traitement dans lequel on sélectionne des informations, on détermine quelle est la bonne stratégie pour mener à bien la tâche.

La maîtrise de l’orthographe est coûteuse sur le plan attentionnel, car elle nécessite la mobilisation de beaucoup de savoirs, et demande une réflexion importante pour faire les bons choix.

Dans l’application des règles de l’orthographe, l’attention intervient à plusieurs niveaux :
au cours de l’apprentissage : pour bien apprendre, l’enfant doit mobiliser son attention sur la situation. C’est pourquoi la plainte première des enseignants face aux difficultés d’apprentissage des enfants est le manque d’attention de leurs élèves.
au cours de la transcription : pour arriver à transcrire selon les règles orthographiques apprises, l’enfant doit être d’autant plus attentif qu’il est un orthographieur débutant et qu’il n’a donc pas encore automatisé un certain nombre de stratégies. Il va falloir qu’il planifie correctement les différentes étapes de sa transcription, fasse les bons choix quand plusieurs possibilités s’offrent à lui, qu’il inhibe les réponses inadéquates et donc qu’il contrôle son impulsivité, qu’il se relise pour se corriger…

Autant de choses à gérer qui mobilisent beaucoup d’attention et nécessitent un effort soutenu. Les enfants qui présentent de réels troubles de l’attention ont des difficultés importantes en transcription : ils oublient des mots ou des parties de mots, ne construisent pas toujours correctement leurs phrases car ils ont un mauvais contrôle sur la syntaxe,font beaucoup d’erreurs d’accord car ils ont du mal à analyser les phrases et leurs constituants et ne se relisent pas.

Sans compter que, bien souvent, leur écriture est également de mauvaise qualité, car le graphisme nécessite lui aussi beaucoup de contrôle et d’attention chez les jeunes enfants.

Ainsi, les enfants qui présentent des troubles de l’orthographe sont pris dans un cercle vicieux : comme l’orthographe est difficile pour eux, cela mobilise plus d’attention de leur part, ils se fatiguent donc plus vite et maintiennent moins longtemps leur attention. C’est pourquoi il est souvent préconisé de leur demander moins de travail écrit qui, n’étant pas automatisé, leur demande davantage d’attention qu’aux autres et leur procure donc plus de fatigue.

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