Par Aurélien D’Ignazio et Juliette Martin
Extrait du livre 100 idées pour développer la psychomotricité des enfants
Nous ne parlerons pas ici des troubles du tonus résultant d’une atteinte neurologique avérée mais des particularités et des manifestations toniques pouvant s’observer chez le tout venant avec une intensité plus ou moins marquée.
De façon volontairement simplifiée, nous distinguerons les manifestations du tonus selon trois versants :
– un versant hypertonique, renvoyant à une répartition du tonus particulièrement élevée, associée à une augmentation de la résistance du muscle à son étirement. Cet état se retrouve naturellement lors d’une pratique sportive, en état de stress, en phase d’appel de la faim, en état d’alerte…
À l’excès, l’hypertonie peut se caractériser par des raideurs, des blocages respiratoires, des crispations parasites venant perturber la fluidité du mouvement.
– un versant hypotonique, renvoyant à une répartition du tonus particulièrement basse, associée à une diminution de la résistance du muscle à son étirement. Cet état se retrouve naturellement lors du sommeil, de la détente, de la satiété…
À l’excès, l’hypotonie peut se caractériser par une faiblesse musculaire, de la fatigabilité, un manque d’énergie manifeste.
– les troubles tonico-émotionnels, tels que les tics (décharges toniques localisées), les bégaiements, les débordements émotionnels (difficulté de retenue de ses émotions) ainsi que les réactions de prestance (réactions qui correspondent à l’expression posturale, mimique ou gestuelle de la gêne comme rougir ou tortiller ses vêtements lorsqu’on parle en public par exemple).
D’autres appellations et signes cliniques (paratonies, dystonies, syncinésies…) que nous avons choisi de ne pas détailler ici se retrouvent abondamment dans la littérature médicale spécialisée.
L’expertise du psychomotricien peut aider à mieux cibler les troubles du tonus s’il en existe. Il dispose d’outils pour évaluer l’impact de ces troubles dans le quotidien de la personne concernée, peut formuler une hypothèse étiologique (trouble de la maturation, manque de stimulation lors de périodes sensibles du développement, difficulté de régulation émotionnelle, etc.) et proposer des pistes thérapeutiques en conséquence.
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