Extrait du livre 100 idées pour mieux discerner difficultés et besoins spécifiques dès la maternelle
Lorsqu’un enseignant perçoit une ou des difficultésplus importantes et que ses remédiations et interventionssuccessives sont inefficaces. Quelle que soit leur forme : Activités Pédagogiques Complémentaires (APC), Programme Personnalisé de Réussite Éducative (PPRE), si elles s’avèrent inopérantes, il est important qu’il rédige une synthèse de ses constats et actions. Ses notes sur ce qui met l’élève en difficulté dans les différents domaines, les comportements observés qui le surprennent (langage, relation aux autres…) sontautant de sujets d’échange avec les parents. Ce sera l’occasion d’évoquer les aides matérielles et pédagogiques mises en place pour accompagner les progrès potentiels et l’aspect durabledes difficultés. C’est cet aspect durable, cumulé à la gêne occasionnée par les difficultés pour l’élève, qui alerte et justifiel’entretien avec parents en leur expliquant que les ressources de la pédagogie semblent parfois améliorer l’accompagnementde l’élève sans amoindrir ses difficultés.
On peut alors supposer l’existence d’un trouble sans qu’il puisse encore être nommé. Le médecin de l’éducation nationale peut être consulté et donnera son aval pour la mise en place d’unPlan d’Accompagnement Personnalisé (PAP). Desbilans médicaux et paramédicaux préalables lui permettrontd’analyser plus précisément les besoins de l’élève. Si le trouble est défini comme « perturbation dans l’accomplissement d’une fonction physique ou psychique, pouvant se manifester au niveau d’un appareil, d’un organe, d’un tissu » semble gérable par l’élève et ses parents, ce dispositif est suffisant.Cependant, lorsque ces besoins nécessitent des compensations technologiques ou humaines – présence d’une auxiliaire de vie scolaire par exemple –, l’élève entre dans le champ du handicap.Dans ce cas, la mise en œuvre d’un Projet Personnalisé de Scolarisation (PPS) est incontournable, notamment si une demande d’aménagement des examens est envisagée par les parents au collège puis au lycée.
Concrètement, le dépistage et le diagnostic peuvent s’avérer longs à obtenir du fait du temps nécessaire à l’acceptation des parents, à leur prise d’un rendez-vous chez un spécialiste etdu temps d’attente qui se compte en mois. Et pourtant le faitest qu’un diagnostic précoce est un gage de réussite, car lesremédiations sont plus efficaces auprès des jeunes enfants. Deplus, lorsqu’ils se sentent accompagnés et compris, l’estime de soi est moins abîmée et l’enfant qui se structure sera moins découragé grâce aux explications qu’on lui fournira sur lescauses des difficultés rencontrées.
Ainsi, dans l’attente d’un diagnostic médical pour les élèves en difficulté durable (plus de trois mois) qui ne progressent pasmalgré toutes les remédiations des dispositifs pédagogiques, l’enseignant aura à trouver des solutions pour que ces élèves entrent dans les apprentissages à leur rythme tout en permettant aux autres élèves d’acquérir les connaissances nécessaires. Mais comment enseigner lorsqu’on ne connaît pas les besoins éducatifs spécifiques ?