par Monique Touzin
Extrait du livre 100 idées pour venir en aide aux élèves « dysorthographiques »
Les capacités orthographiques précoces sont liées à la phonologie : il faut en effet savoir que les mots sont constitués de sons pour pouvoir les transcrire. On appelle conscience phonologique la capacité à percevoir, à découper et à manipuler les unités sonores du langage tels les phonèmes (les sons), les syllabes et les rimes. La prise de conscience des unités phonologiques comme les syllabes et les phonèmes, ainsi que leur traitement explicite et l’apprentissage des correspondances entre lettres et sons sont fondamentaux pour l’acquisition de la lecture et de l’écriture.
Les enfants qui apprennent à écrire tendent à orthographier les mots en utilisant des correspondances phonèmegraphème partielles. Ils utilisent parfois le nom des lettres plutôt que la valeur sonore de la lettre (la lettre r pour le son /ère/, d’où « pr » pour père, la lettre l pour le son /èle/, d’où « bl » pour belle).
Il y a une étroite corrélation entre les compétences des enfants âgés de 7 à 11 ans à segmenter les mots en sons (segmentation syllabique) et leur compétence orthographique.
La conscience phonologique explicite (quand l’enfant est capable de découper un mot en sons) semble être un facteur important au début de l’acquisition de l’orthographe, alors qu’elle n’influence que plus tardivement la lecture. Par contre, c’est l’orthographe qui est un facteur d’influence des capacités de lecture chez l’enfant en début d’apprentissage.
Il semble donc que la conscience phonologique explicite soit dans un premier temps davantage liée à l’acquisition de l’orthographe qu’à celle de la lecture.