Par le Dr Mehdi Liratni

Extrait de notre nouveauté 100 idées pour enseigner les habiletés sociales

 Les habiletés sociales sont des compétences ou comportements que les enfants acquièrent par apprentissage (nous utiliserons souvent ces trois dénominations différentes afin d’éviter les redondances : habiletés, compétences, comportements). Quelquefois, cet apprentissage n’est pas fourni explicitement par l’adulte, c’est-à-dire que les enfants observent, comprennent intuitivement ou imitent naturellement des comportements sociaux pour s’adapter à tel ou tel contexte, sans que les adultes leur expliquent ce qu’il faut faire (ex. : regarder quelqu’un qui me regarde, sourire à quelqu’un qui me sourit…). À d’autres moments, les adultes doivent fournir un apprentissage explicite : c’est ce que l’on observe, par exemple, quand les parents apprennent les règles de politesse aux enfants. Le fait de dire « bonjour », « au revoir », « s’il vous plaît », « merci » est un comportement qui ne vient pas naturellement aux enfants. Il faut les leur apprendre. Enfin, pour d’autres enfants présentant des troubles émotionnels ou neurodéveloppementaux (autisme, hyperactivité…), un apprentissage explicite sera parfois nécessaire, même pour les comportements sociaux les plus basiques (imitations, regards…).

 Une habileté sociale est donc une compétence qui met en jeu la relation à l’autre et qui est apprise de manière plus ou moins explicite. Pour qu’elle soit « sociale », cette habileté doit nécessairement être « renforcée » par l’environnement humain, c’est-à-dire qu’elle donnera souvent lieu à des conséquences agréables de la part d’autrui (ex. : sourires sociaux, rires, félicitations, encouragements, contact physique…).

On peut supposer que l’aspect social (de ces habiletés) nous a directement été transmis de nos ancêtres « homo sapiens ».

En effet, une vie sociale nécessite depuis toujours un ensemble de codes et de règles précises à respecter qui assure, non seulement un équilibre à l’intérieur d’un groupe, mais surtout sa survie. En effet, l’homo sapiens doit son évolution, mais surtout sa survie, à sa capacité à vivre en groupe qui le rend plus fort pour chasser, protéger les siens, fabriquer des abris…

Il n’est donc pas étonnant qu’avec l’évolution, notre cerveau ait été « naturellement configuré » pour mettre en oeuvre, intuitivement et dès la naissance, tout un tas de comportements sociaux primaires (le contact oculaire, les sourires, l’imitation…) essentiels aux futurs apprentissages.

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