Par Isabelle Causse-Mergui et Josiane Hélayel

Extrait du livre 100 idées+ pour aider les élèves « dyscalculiques »

Les enfants et les jeunes « malades des maths » (un enfant sur 5 en moyenne) peuvent se trouver dans des situations très variées. L’intrication d’un déficit cognitif et de troubles émotionnels ou comportementaux rend la spécificité des troubles en maths ardue à apprécier. Les maths peuvent donc être le symptôme unique d’un échec scolaire, ou une partie d’un échec scolaire global, associé ou non à d’autres symptômes : dyspraxie, dyslexie, dysphasie, troubles de l’attention… Les prises en charge doubles sont d’ailleurs très courantes : psychomotricité et orthophonie, psychothérapie et orthophonie, orthophonie en langage écrit et orthophonie en maths…

On doit souvent distinguer entre un mauvais apprentissage de la lecture et une dyslexie. De même, il faut pouvoir différencier un échec en maths lié au seul malmenage scolaire, d’une dyscalculie ou d’un retard de développement.

Beaucoup de parents consultent, après des années de rééducation du langage écrit, pour les difficultés en maths de leur enfant. Or, souvent, il s’agit d’un simple retard chez des enfants dont on a totalement laissé de côté le développement du raisonnement logique en se focalisant sur le seul aspect du langage.

Aujourd’hui, le manque d’information d’un grand nombre de personnes en charge d’enfants conduit à deux dérives : soit ils s’inquiètent hâtivement et adressent trop tôt des enfants aux thérapeutes, ou à l’inverse, ils ignorent l’existence d’un remède et laissent le symptôme empirer. De leur côté, les parents attendent trop souvent en vain une alerte des maîtres ou, au contraire, ne leur font pas confiance. Des progrès dans le dépistage sont nécessaires pour donner au problème sa juste mesure : il arrive qu’on rende les gens malades au point de consulter pour des tables de multiplication non sues !

Photo by Magda Ehlers from Pexels