Par Nicolas Chaze
Extrait du livre 100 idées pour proposer la sophrologie aux enfants dys
Le stress est le mal du siècle : il touche tout le monde, quels que soient l’âge, le niveau socioprofessionnel… et les enfants ne sont pas épargnés : soumis à des rythmes de plus en plus rapidement fluctuants, à des exigences de réussite scolaire et sociale, des emplois du temps surchargés, exposés à des sollicitations de plus en plus nombreuses (médias, écrans, tablettes…), ils ont bien du mal à se poser et à ne pas sombrer dans l’anxiété ou l’agitation…
Les aspects émotionnels sont eux aussi progressivement touchés : l’enfant devient irritable, les nerfs à fleur de peau, sensible aux moindres remarques ou changements de situations. Il a du mal à exprimer ses émotions autrement que par des variations de comportement. Ses réactions sont parfois disproportionnées par rapport aux situations qui les induisent, et il peut développer des attitudes réactionnelles comme une irritabilité, une agressivité, ou au contraire des manifestations émotionnelles violentes et/ ou inadaptées, une intolérance à la frustration, une incapacité à attendre, des difficultés relationnelles ou un repli social.
Initialement, le stress est une forme d’adaptation, primitive et ancestrale, à un danger, quel qu’il soit. Devant une situation menaçante (fuir un prédateur, éviter un obstacle, se protéger d’une agression…), il permet de mobiliser rapidement des capacités de réaction ou de fuite en mettant en oeuvre des mécanismes physiologiques directement activés dans notre cerveau par plusieurs hormones spécifiques, comme le cortisol (qui favorise la libération de sucres dans le sang pour alimenter en énergie les muscles et le cerveau) et l’adrénaline (qui favorise l’activité cardiovasculaire : augmentation du rythme cardiaque et respiratoire).
Ces mécanismes normaux du stress ont contribué à la survie de l’espèce humaine depuis ses origines. Aujourd’hui, dans notre environnement, les dangers qui menacent directement notre existence sont heureusement rares, mais pourtant ces réactions physiologiques d’adaptation existent toujours. Elles peuvent être encore positives dans certaines situations exigeant une réaction rapide, mais elles peuvent être négatives, voire paralysantes dans d’autres comme les examens ou les prises de parole en public.
Chaque modification de notre environnement, chaque perturbation de notre équilibre interne produisent dans notre organisme un stress qui est une réponse d’adaptation. Mis en situation d’alerte, notre organisme met en place des mécanismes physiologiques pour y répondre, puis cet état d’alerte diminue progressivement, et l’organisme reprend ses rythmes de fonctionnement habituels.
C’est la répétition de ces situations d’alerte et les réponses de plus en plus intenses et fréquentes qu’elles déclenchent dans l’organisme qui finissent par épuiser ses ressources et le fragilisent : le stress devient chronique et l’organisme, qui puise dans ses ressources internes de façon excessive, entre dans une phase d’épuisement : des troubles du sommeil peuvent s’installer, une irritabilité, des difficultés émotionnelles et relationnelles, des manifestations d’anxiété (tics), des somatisations (céphalées, douleurs abdominales…), des problèmes cardiovasculaires, des infections, des problèmes de peau (eczéma)… Autant de signes qui surviennent souvent lorsque le stress devient chronique, et qu’une partie des ressources de l’organisme ont été épuisées.
La modification ou la réduction des facteurs internes (tendance à l’anxiété) et externes (répétition de situations stressantes), l’apprentissage de méthodes de relaxation et de respiration…, mais aussi un changement progressif de notre fonctionnement quotidien et de notre mode de pensée contribuent à une importante réduction du stress.
Photo : freestockpro.com