Par Anne Bonneil et Clara Meunier

Extrait du livre Psychomotricité et troubles psychomoteurs, concrètement que faire ?

Pour mieux comprendre la motricité globale, il est important de faire la différence entre mouvements, gestes et praxies.

Le mouvement est le résultat de la contraction d’un muscle, ou d’un groupe de muscles qui déplace un segment de membre. Cette action permet au corps ou à une partie du corps de passer d’un endroit à un autre.

Le geste est intentionnel, il est composé d’un ensemble de mouvements dont la finalité consciente ou inconsciente est interprétable par celui qui observe le geste. Jean-Claude Carric dit qu’il a « une valeur de communication et d’expression » dans son livre Lexique pour le psychomotricien, publié aux éditions ERA en 2014.

Les praxies ne sont pas des mouvements quelconques, mais un ensemble de mouvements coordonnés dans le temps et l’espace en fonction d’un résultat ou d’une intention. Elles se développent en relation avec l’évolution des représentations spatiales et temporelles de l’enfant et de ses capacités à faire le lien entre les deux.

Relevons aussi d’autres aspects de la motricité globale :

Les coordinations motrices s’effectuent grâce à la combinaison des contractions musculaires dans un ordre rigoureux pour atteindre un but. Les coordinations motrices générales ne sont pas innées, mais s’acquièrent au cours du développement par l’expérimentation et la répétition. Elles deviennent automatisées. Elles peuvent être statiques et permettre l’acquisition des postures (assis, à genoux…) ou dynamiques (marche, course, sauts…).

Les dissociations sont des mouvements complexes qui mettent en jeu plusieurs segments corporels différents, qui réalisent, chacun, des actions différentes.

Elles ne sont pas automatiques, mais peuvent aussi le devenir par entraînement (nage, jonglage, piano, batterie…).

L’équilibre fait aussi partie des coordinations dynamiques générales.

C’est un « […] état de stabilité permettant à l’homme de faire face aux forces de la pesanteur ainsi qu’aux facteurs qui tendent à le rompre à chaque fois qu’il s’adapte au milieu, aussi bien dans son état cinétique que dans son état statique » (J.-C. Carric et B. Soufi r, Lexique pour le psychomotricien, éditions

ERA, 2014).

L’équilibre dépend des capteurs sensoriels, du contrôle central et de la réponse des muscles sollicités. Il est en lien étroit avec le tonus et l’activité motrice.

La dominance latérale intéresse également le psychomotricien. Il s’agit de la prédominance d’un côté du corps sur l’autre (main, pied, oeil). Elle est innée et concerne plus la précision que la force et la puissance du geste.

L’aspect génétique, neurologique et l’environnement social agissent sur le processus  de latéralisation. La dominance latérale concerne aussi bien les membres supérieurs et inférieurs que les yeux. Il faut savoir que la distribution latérale peut influencer les acquisitions futures de l’enfant. Elle peut en effet être en lien avec certains troubles des apprentissages comme la dyslexie ou la dyspraxie, les troubles de l’écriture et de l’espace.

L’axe corporel est aussi une notion fondamentale qui régit le mouvement (il en découle les notions de rotation et d’orientation). Cet axe se développe dès la naissance, c’est lui qui va permettre au bébé de tenir d’abord sa tête droite, puis de se tenir assis pour enfin permettre le maintien de la verticalité.

Cet axe est également fondamental dans la construction du schéma corporel.