Par Corinne Gallet
Extrait du livre 100 idées pour que TOUS les enfants sachent lire
Petite expérience : vous savez faire la différence entre un billet de 5 et un billet de 10 euros, vous les utilisez souvent. Dessinez un des billets, la face que vous souhaitez. Il manque bien des éléments et pourtant vous avez ces billets sous les yeux depuis des années.
Pour les affiches dans une classe, c’est la même chose. Ce n’est pas parce que les élèves ont sous les yeux la conjugaison du verbe être, qu’ils vont se référer à cette affiche. D’ailleurs, nombre d’enseignants le remarquent : « Ils (les élèves) utilisent peu les affiches. Ils n’ouvrent jamais leur cahier de grammaire pour vérifier… »
Utiliser des outils cela s’apprend. Au début du CP, des affiches de GS sont aux murs, des comptines sont rangées dans une boite.
Un coin d’écriture est organisé. L’enseignant présente les outils : « L’année dernière, vous avez utilisé des outils pour écrire. Je les ai mis dans la classe mais leur rangement est différent. Nous allons voir ensemble où se trouvent ces outils et quand nous pourrons les utiliser. » À chaque activité de production d’écrit, les outils seront nommés, montrés. Lors de l’évocation des stratégies, l’élève montre comment il utilise l’outil en question : «Où as-tu regardé pour écrire ce mot ? Montre- nous comment tu as fait pour trouver le mot ?… » Cette démarche doit être rappelée tout au long de l’année et chaque année, parce que certains élèves ne savent pas encore utiliser la permanence de l’écrit pour s’approprier cette démarche ; et ils ne le feront que plus tard. C’est à cette condition que les élèves plus lents dans leur développement pourront se raccrocher au groupe.
L’enseignant peut proposer des activités dans lesquelles il est obligatoire d’utiliser les outils. Cela se fait par exemple avec le dictionnaire : « Quel est le mot écrit avant le mot laitage ? ». On transposera ces exercices systématiques à d’autres outils : « Je ne sais pas si je dois mettre un « s » ou un « x » au mot caillou a pluriel. Où puis-je regarder ? ». « J’hésite pour s’écrire le verbe manger à la première personne du pluriel. C’est nous… »
Il faut tenir compte des possibilités de chaque élève. Demander à un élève de cycle 3 qui n’a pas encore une écriture phonétique de vérifier l’orthographe d’un mot dans le dictionnaire relève de la maltraitance pédagogique.
Pour une utilisation efficace, il faut tenir compte du moment de l’utilisation d’un outil et du nombre d’outils nécessaires. En expression écrite, les outils concernant l’orthographe sont rappelés lors de la relecture finale. Le premier jet est consacré à la mise en mot, le second à la correction de la syntaxe et de l’ordre des idées énoncées, et la troisième lecture pourra porter sur le questionnement orthographique.