Par Marie-Noëlle Mercier
Extrait de l’ouvrage 100 idées pour former la conscience morale.
L’enfant qui se sent accueilli dans la classe a de bonnes chances d’admettre que les autres bénéficient de la même attention et de devenir un camarade tolérant.
Marquer les porte-manteaux, la place sur le banc, les cahiers, avec noms et photos est une mesure prioritaire.
Mais il importe aussi de s’entendre rappeler individuellement par le maître la consigne de l’activité en cours : plus les enfants sont jeunes, plus il est nécessaire de s’assurer que ce qui est dit à tous est compris par chacun ! En section des Grands, le professeur peut demander aux élèves eux-mêmes de redire la consigne. En section des Petits, il doit passer auprès de chaque groupe et redire en s’adressant individuellement à un, deux, trois enfants…, ce qu’il souhaite. Le Petit comprend rarement que ce qui est dit au groupe s’adresse à lui en particulier.
Quand il s’agit de faire le bilan d’une activité, il convient aussi de s’adresser à chacun, du moins à chacun des enfants les plus jeunes pour qui l’évaluation globale à partir d’exemples n’a pas de sens. Même si l’appréciation du maître n’est qu’un simple « Tu t’es appliqué cette fois Paul ! »… ou au contraire : « Tu n’as pas fait d’effort Paul. Veux-tu recommencer ? », il importe que Paul ait entendu que le Maître a vu son travail et s’y intéresse. Après cela, Paul aura une chance de comprendre le commentaire collectif à partir d’un travail autre que le sien.
Attirons l’attention des professeurs sur le fait que le commentaire individuel sur chacun doit être fondé : dire « C’est bien » quand l’enfant a manifestement négligé son travail est toujours dévalorisant. Mais accabler d’un « C’est mal » l’enfant qui a des difficultés mais a fait un effort est encore pire.
Être pris en compte pour ce qu’on est et voir les autres traités de la même manière – y compris si les plus fragiles sont davantage encouragés et les plus à l’aise moins souvent félicités – permet de comprendre que chacun a sa place dans la classe où on l’aide en fonction des besoins.
Pour que les enfants se sentent bien en classe, il convient de les traiter ostensiblement comme des personnes.