Par Sophie Donadey-Dupas

Extrait du livre 100 idées pour le bien-être des enfants à l’école

« L’intelligence émotionnelle, c’est la capacité à réguler ses réactions émotionnelles et de stress, à identifier ce qu’on éprouve, à savoir le reformuler, en comprendre l’origine et en reconnaître le déclencheur immédiat et les causes plus cachées. »  Isabelle Filliozat, L’intelligence du coeur

Il s’agit aussi d’être en capacité d’exprimer ses ressentis, afin que l’autre perçoive le message : « c’est mesurer l’impact sur les autres de notre attitude envers eux ». C’est reconnaître les émotions d’autrui, c’est la capacité à se montrer empathique, c’est comprendre ses émotions, les décoder, les accepter, les vivre avec leur intensité et composer avec. C’est comprendre ce qui se passe dans son corps, dans sa tête, dans son coeur et ajuster son comportement en fonction, vaste programme…

On peut alors développer des compétences émotionnelles et non seulement cognitives.

L’adulte a pour rôle d’aider l’enfant dans la gestion des émotions, de ne pas le laisser seul, car le cerveau de l’enfant n’est pas encore assez développé, mature pour être autonome dans ce domaine. Notre rôle est d’accueillir les émotions de l’enfant, avec patience et calme, et ce sera un premier pas pour qu’il apprenne à réguler ses émotions par lui-même.

Accueillir les émotions de l’enfant, c’est permettre la libération d’hormones dans son corps et le développement de ses circuits neuronaux. Cela aidera à gérer ses réactions émotionnelles, à canaliser l’impulsivité. La fausse bonne idée est ainsi d’éloigner l’enfant loin d’un adulte en lui demandant de « se calmer ».

Les enfants apprennent aussi à gérer leurs émotions en observant les autres, en imitant les adultes, car pour eux nous avons une fonction de modèle.

Une ancienne conviction veut que les émotions s’opposent à la raison. Il était jadis bon de cacher ses émotions, ses ressentis, de refréner sa joie, les pleurs de tristesse, des mouvements de colère. Les recherches récentes prouvent le contraire.

Il est donc important d’aider les enfants à mettre des mots sur les émotions, de leur permettre de les vivre. Cette attitude bienveillante et accompagnante peut éviter de nombreuses réactions émotionnelles. Lorsque l’enfant est en train de vivre une émotion, il ne peut raisonner car il mobilise des zones dans le cerveau (limbique) qui empêchent l’action du néocortex, siège de la réflexion, de la prise de distance, du recul.

Photo de ROMAN ODINTSOV